26 Juin 2025
Cette démarche a été lancée il y a deux ans à l’initiative conjointe de la SPL, du Département de la Manche et de l’Association des Ports de Plaisance Normands. Elle vise à aligner les infrastructures portuaires locales sur des standards internationaux de gestion durable et de protection des milieux aquatiques. L’obtention de cette certification exige des engagements concrets en matière de traitement des déchets, de limitation des rejets polluants et de sensibilisation des usagers aux bonnes pratiques environnementales.
Au port de Saint-Vaast-la-Hougue, où les activités de pêche côtoient celles de la plaisance, le projet prend une dimension exemplaire. L’ambition affichée est de modifier durablement les habitudes des usagers, qu’ils soient plaisanciers ou professionnels. « Il faut montrer que nous sommes capables d’être exemplaires sur la question environnementale », résume Damien Pillon, président de la SPL. Pour cela, des représentants sont désignés dans chaque port afin d’accompagner les changements de comportements attendus.
La démarche s’appuie notamment sur la formation des agents portuaires. Trois semaines d’apprentissage ont été nécessaires pour certains membres du personnel, deux d’entre eux ayant même été formés pour devenir à leur tour instructeurs à l’échelle régionale. L’objectif : transmettre les bons réflexes en matière de tri des déchets – plastiques, métaux, bois, papiers, solvants, colles ou vernis – mais aussi gérer correctement les produits toxiques issus des aires de carénage.
L’initiative repose sur une logique de responsabilité partagée. Elle vise autant à structurer la gestion environnementale des ports qu’à inciter les usagers à adopter des pratiques plus respectueuses. Les pêcheurs sont également concernés, même s’ils ne relèvent pas directement du secteur plaisance : « Il est essentiel que chacun fasse sa part », souligne Damien Pillon.
À terme, la SPL ambitionne d’étendre la certification à l’ensemble des ports du département. Ce label pourrait devenir un facteur d’attractivité supplémentaire, notamment pour les plaisanciers étrangers sensibles à la qualité environnementale des escales. Les ports normands espèrent ainsi séduire une clientèle plus large, notamment en provenance de Belgique, des Pays-Bas ou d’Allemagne, où la transition écologique du nautisme est déjà bien engagée.
L’an passé, plus de 1 700 bateaux ont fait escale dans les ports de plaisance de la Manche. La perspective de disposer d’infrastructures certifiées pourrait conforter cette dynamique. En France, 118 ports disposent du label "Ports Propres" et 68 autres ont obtenu la mention complémentaire "Ports Propres Actifs en biodiversité". Saint-Vaast-la-Hougue a d’ailleurs entamé les démarches pour obtenir cette distinction supplémentaire.
L’évolution de la réglementation et la pression croissante des enjeux climatiques poussent aujourd’hui les ports à revoir leurs modes de fonctionnement. L’exemple de ces deux ports normands traduit une prise de conscience et un effort structurant pour accompagner la transformation du nautisme vers des pratiques plus durables.
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