31 Octobre 2025
Entre juin et septembre 2025, Brittany Ferries a transporté plus de 1,2 million de passagers sur ses 12 lignes maritimes, enregistrant une hausse de 3 % par rapport à l’été précédent. Cette progression -la troisième consécutive- confirme la solidité du modèle économique de la compagnie française et son positionnement au cœur de la transition énergétique du transport maritime européen.
Pour Christophe Mathieu, président du Directoire de Brittany Ferries, « les bons résultats de l’été montrent que notre stratégie fonctionne et que notre modèle est solide. Brittany Ferries continue de se développer avec régularité et ambition. »
Fondée en 1972 à Roscoff à l’initiative d’agriculteurs bretons désireux d’exporter leurs produits vers le Royaume-Uni, Brittany Ferries est aujourd’hui la première compagnie maritime française de transport de passagers et de fret. Elle emploie environ 2 400 salariés, dont une majorité de marins français, et transporte chaque année plus de 2,5 millions de voyageurs et 200 000 unités de fret entre la France, le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Espagne.
Propriété de la coopérative agricole SICA de Saint-Pol-de-Léon, l’entreprise a bâti son développement sur un modèle unique : un ancrage territorial fort, une flotte moderne, et une gouvernance qui privilégie la durabilité et l’emploi local. Depuis 2020, la compagnie a également intensifié ses investissements dans la décarbonation, faisant de l’innovation technologique un levier central de sa stratégie de croissance.
L’année 2025 restera marquée par la mise en service de deux navires majeurs : le Saint-Malo et le Guillaume de Normandie, premiers ferries hybrides GNL-électrique d’Europe. Ces unités, cofinancées par les Régions Bretagne et Normandie, symbolisent l’engagement de la compagnie dans la réduction des émissions polluantes, notamment dans les zones portuaires sensibles.
Ces livraisons s’inscrivent dans un plan de modernisation à long terme de la flotte, amorcé avant la crise sanitaire, et destiné à faire de Brittany Ferries un acteur exemplaire de la transition maritime.
Pour Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance, « nous avons retrouvé notre volume d’affaires d’avant-Covid et pérennisé l’emploi de nos marins français. Malgré les difficultés traversées, nous sommes à l’heure du rendez-vous de la transition énergétique. » Il souligne néanmoins les défis financiers liés à la mise en œuvre du système européen d’échange de quotas d’émissions (ETS), plaidant pour un mécanisme de compensation « juste et proportionné » au bénéfice des compagnies engagées dans la décarbonation.
Sur le plan opérationnel, la Normandie tire la croissance estivale avec une progression de +4,5 % et 604 130 voyageurs transportés.
La ligne Caen/Portsmouth, qui concentre près de 40 % du trafic passagers, profite du lancement du Guillaume de Normandie, qui contribue à lui seul à une hausse de +3 %. Les autres liaisons normandes affichent également de bons résultats : Cherbourg/Poole (+3 %), Cherbourg/Portsmouth (+3 %), Le Havre/Portsmouth (+16 %) et surtout Cherbourg/Rosslare (+37 %), symbole du développement du corridor France–Irlande–Espagne, nouvel axe stratégique pour le fret et le tourisme.
En Bretagne, la stabilité domine avec 393 471 passagers, mais le fret progresse nettement grâce à la mise en service du Saint-Malo, entré en flotte en février 2025. Sur la ligne Saint-Malo/Portsmouth, 2 390 unités de fret ont été transportées contre 1 302 l’an dernier, soit une hausse de 84 %, confirmant la pertinence du choix technologique et énergétique du nouveau navire.
L’un des faits marquants de l’été réside dans la croissance continue des liaisons reliant la France à l’Irlande et à l’Espagne, qui progressent globalement de +7 %, avec 141 109 passagers. La ligne Cherbourg/Rosslare se distingue particulièrement avec sa hausse spectaculaire de 37 %, tandis que Rosslare/Bilbao progresse de 9 %. Depuis octobre 2025, des départs quotidiens sont désormais proposés sur Cherbourg/Rosslare, renforçant la position de ce corridor maritime comme une alternative durable et logistique aux grands flux routiers européens.
Les lignes entre le Royaume-Uni et l’Espagne affichent elles aussi une progression maîtrisée (+3 %), tirée par Plymouth/Santander (+6 %) et Portsmouth/Bilbao (+3 %). Cette stabilité confirme l’intérêt des voyageurs britanniques pour les liaisons longues, plus confortables et moins carbonées que l’avion.
Enfin, la desserte de Guernesey connaît une expansion spectaculaire avec +59 % de passagers par rapport à 2024, signe d’une reprise du tourisme insulaire post-Brexit.
Au-delà des chiffres, la dynamique de Brittany Ferries repose sur une stratégie globale d’investissement dans la flotte hybride, la sobriété énergétique et la coopération territoriale. En renforçant ses liens avec les ports de Caen, Cherbourg, Saint-Malo et Roscoff, la compagnie consolide son rôle de moteur économique régional et d’acteur clé de la connectivité atlantique.
Les innovations technologiques mises en œuvre -systèmes de propulsion hybrides, optimisation énergétique à quai, recours progressif au BioGNL- visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici à 2030, tout en préservant la compétitivité du modèle social français dans le secteur maritime.
Les résultats annuels, attendus au printemps 2026, devraient confirmer cette trajectoire positive, marquée par une croissance continue pour la troisième année consécutive.
« Ces chiffres reflètent nos choix audacieux : le renouvellement de la flotte, l’intégration de navires de nouvelle génération et la capacité à saisir rapidement de nouvelles opportunités. » résume Christophe Mathieu.