22 Juillet 2012
Ce matin, dimanche à 11h00, les 12 voiliers participant à la Panerai Transat Classique 2012 se sont élancés depuis Douarnenez, pour la première étape de cette transat pas comme les autres.
Au coup de canon libérateur, accompagnés par la flotte des Fêtes Maritimes, ils ont dû négocier la sortie de la baie et le passage, ô combien délicat, du raz de Sein.
Devant les nombreux spectateurs installés sur les gradins du port du Rosmeur, douze équipages motivés et conquérants ont entendu le coup de canon du départ comme une délivrance.
Après des mois de préparation intensive, des hommes et des bateaux, ils sont enfin dans le vif du sujet : être les premiers à atteindre Cascais, au Portugal, but de cette étape de ralliement de la Panerai Transat Classique 2012, avant d’être rejoints, à l’automne, par les concurrents venus de Méditerranée.
Que l’on ne s’y trompe pas : ces voiliers, bientôt septuagénaire pour le plus ancien, ne partent pas en croisière, mais bien en course. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le palmarès de certains et les ambitions de leurs armateurs.
Parmi les plus illustres concurrents, il faut bien sûr citer Pen Duick II, le célèbre ketch noir avec lequel Eric Tabarly gagne la Transat anglaise de 1964 devant Sir Francis Chichester.
Avec sa coque noire frappée du chiffre 14, ce voilier, dessiné et construit par Gilles Costantini, a fait entrer la France dans l’univers, jusque-là très anglo-saxon, de la course au large. Le voir au départ de Douarnenez procure une émotion particulière à tous les amoureux de la mer et son équipage, à l’instar de celui qui avait mené Pen Duick VI à la victoire en temps réel dans la traversée de l’Atlantique lors de la Transat Classique 2008, souhaite donner du fil à retordre à ses adversaires et se montrer digne de son fabuleux palmarès.
Au sein de cette flotte, un duel soulève un intérêt particulier : Cipango et Laetitia II, deux Taillefer, cette fameuse série dessinée par Franz Maas au milieu des années 1960, s’affrontent dans un mano a mano cordial, mais intense. Cipango bénéficie d’une longue préparation, comme le précise son armateur, Maurice Benzaquen, propriétaire depuis 1991 : « Faire une transatlantique est un rêve pour tout marin, mais il faut être méticuleux avant de partir. Notre participation à l’Atlantic Trophée (un aller-retour entre Douarnenez et les Açores) l’an passé nous a beaucoup aidé. Mais cela n’évite pas d’établir des listes interminables… que l’on complète en permanence. On va s’appliquer à bien faire marcher le bateau, mais en profitant de la vie à bord. » L’équipage de Laetitia II n’a qu’à bien se tenir, mais un marin averti en vaut deux.
Les participants de la Panerai Classique 2012
Nom | Année | Architecte | Long. | Gréement |
Amazon | 1971 | Olin Stephens | 22,12 m | yawl |
Cipango | 1966 | Franz Maas | 11,00 m | sloup |
Emeraude | 1974 | German Frers | 14,50 m | sloup |
Gwen Even | 1975 | Olin Stephens | 11,60 m | sloup |
Leatitia II | 1966 | Frans Maas | 11,00 m | sloup |
Marie des Isles | 1973 | Daniel Z. Bombigher | 20,00 m | goélette aurique |
Mowgli | 1964 | François Sergent | 12,20 m | yawl |
Pen Duick II | 1964 | Gilles Costantini & Eric Tabarly | 13,60 m | ketch |
Persephone | 1969 | Dick Carter | 11,30 m | sloup |
Red Hackle | 1989 | German Frers | 18,28 m | ketch |
Vagabundo II | 1945 | German Frers | 13,50 m | ketch |
Valteam | 1965 | Renato Levi | 22,25 m | yawl |