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Mylène Paquette, une québécoise à l'assaut de l'Atlantique Nord, en solitaire, à la rame

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Traverser l'Atlantique Nord, à la rame, d'Halifax à Lorient, voilà le challenge que s'est fixé Mylène Paquette, une navigatrice hors du commun.

 

A quelques jours de son départ pour Lorient, Mylène Paquette a accordé une interview exclusive à ActuNautique.com.

Nicolas Venance - Mylène Paquette, vous allez quitter Halifax dans quelques jours pour Lorient, pouvez-vous nous présenter cette aventure ?

Mylène Paquette - Effectivement, je vais traverser l'Atlantique Nord à la rame, entre le Canada et la France, durant une centaine de jours. Je devrai ramer entre dix et douze heures par jour. Je partirai d'Halifax pour rejoindre Lorient. Je devrais arriver à Lorient autour du 15-20 Septembre. Mais cela dépend bien entendu de la date du départ et celle-ci dépend de la météo...

NV - Cette traversée à la rame, ce n'est pas une première pour vous. On peut même dire que vous êtes une récidiviste !

MP - Oui, en fait j'ai déjà traversé l'Atlantique à la rame en 2010, en équipage, pour me préparer à ma traversée en solo. Nous étions 6 sur l'embarcation, j'étais accompagnée de 5 garçons ! Maman m'avait demandé de le faire d'abord en équipage avant de m'attaquer à une traversée en solitaire ! Nous avions un bateau de 37 pieds. Nous étions installés les uns derrière les autres, 3 à ramer, 3 à se reposer, 24heures sur 24, avec des quarts de 2h00, entre Agadir et la Barbade. 58 jours sur l'océan ! 

NV - Pouvez-vous nous présenter votre bateau ?

MP - J'ai acheté mon bateau à un rameur britannique, David Brooks, qui a traversé l'Atlantique à la rame, en solo, en 2010. C'est un bateau de 24 pieds, que j'ai fait modifier en rallongeant la cabine au détriment du pont. Ca me permet plus de sécurité. Je n'avais pas besoin de tant d'espace sur le pont entre les deux cabines. A la base, ce bateau est conçu pour 2 rameurs, assis l'un derrière l'autre, ou en alternance. La cabine mesure désormais 10 pieds au lieu de 8. 

NV - Beaucoup plus de confort alors ?

MP - Effectivement, beaucoup plus de confort mais aussi plus de sécurité, parce que si le bateau chavire, il est auto-redressable mais si la portière est ouverte, le bateau peut se remplir d'eau. Pour rendre le bateau le plus sécuritaire possible, l'allongement de la cabine s'est fait au profit d'un sas qui isole l'espace de vie de l'extérieur.

NV - Serez-vous reliée au monde pendant toute cette traversée ?

MP - Oui, j'ai internet dans l'embarcation. Je serai connectée par téléphone satellite, par internet, par les réseaux sociaux ! 

NV - Pour cette aventure, vous avez des petits canards qui vous suivent, qui envahissent internet depuis quelques semaine... Pouvez-vous nous en dire plus, sur ce moyen de sponsoring original ?

MP - Nous avons décidé de mettre en place un financement participatif. Je voulais aussi que les gens qui m'aident aient quelque chose de concret, à eux, après la traversée, parce que les gens me proposent souvent d'emmener leur porte bonheur avec moi ! Nous avons donc décidé de vendre des petits canards en nombre limité car je ne peux pas en prendre une cargaison entière avec moi sur le bateau ! Donc 50 canards ! Avec chacun d'entre eux, je vais pouvoir passer 48h00. Donc je vais passer 48h00 avec la personne qui m'a sponsorisée. Je vais appeler la personne de l'océan pour lui donner des nouvelles de ma traversée, je vais lui envoyer des photos via les réseaux sociaux, avec son canard, et après la traversée, je lui remettrai son canard en guise de souvenir. Le canard est aussi baptisé ! Je fais une traversée en solitaire mais vous voyez aussi que je ne serai pas toute seule, tout au long de ces 100 jours !

NV - Au moment de traverser l'Atlantique Nord à la rame, sans assistance, quel est votre état d'esprit ?

MP - Cela fait 5 ans que je pense à ce projet. J'ai déjà traversé l'Atlantique nord à la voile, à contre-courant. Je suis bien préparée, mais je sais que je ne peux pas tout contrôler. J'ai une équipe au sol qui peut m'assister par téléphone depuis la terre pour m'aider à effectuer des réparations par exemple. En fait, je suis plus stressée par toute la préparation avant le départ que pour la traversée elle même ! Il y a tellement de choses à faire avant un départ ! 

NV - Combien de personnes vous assistent dans ce beau projet ?

MP - Une trentaine de personnes au sol ! Il faut savoir que c'est un projet à 200 000 dollars, et que les sponsors ne représentent que 1% du total ! Au Canada, le sponsoring sportif n'est pas perçu aussi positivement qu'en France par exemple. J'ai financé la majorité du projet. Le financement participatif est donc le bienvenu pour m'aider à boucler le budget !

NV - Mylène Paquette, on vous souhaite une bonne navigation. Nous ne manquerons bien évidemment pas de relayer votre traversée sur ActuNautique.com et j'en profite pour passer le message aux entreprises souhaitant vous aider : vous êtes les bienvenues !

http://www.mylenepaquette.com/

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