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Voiles du Vieux Port 2012 - embarquement à bord dʼEilidh

Embarquement avec Joël et ses neuf équipiers, à bord dʼEilidh, né Ecossais en 1931.

 

Chacun enfile sa combinaison blanche, frappé dʼune étoile noire dans le dos, visse son bob, et on largue les amarres. Le bateau sʼéloigne peu à peudu quai. Le capitaine distribue les rôles et prend le temps dʼexpliquer, donner les consignes. Il porte la responsabilité du bateau sur ses épaules.

 

« Un bon capitaine, ça ne gueule pas. Si des erreurs se produisent, jʼen suis le seul responsable ». Joël connaît les forces et les faiblesses de lʼEilidh. En revanche, il ne connaît pas toujours les gens qui lʼaccompagnent. Nicolas est venu sʼinscrire le matin même de la première manche. Il propose ses services à Joël. Embauché ! Le capitaine doit ainsi adapter la navigation à son équipage. LʼEilidh sʼéloigne des côtes, premières manoeuvres... Paré pour le génois ! Allez, on hisse ! Et la grande voile avant sʼélève. A lʼarrière du bateau, le barreur mène le cap. Ça sʼactive. Il y a ceux qui bordent, pour ramener la voile vers le vent. Sinon, il faut choquer, pour provoquer le phénomène inverse. Peu à peu, Joël se met en retrait. Plus besoin dʼintervenir, ses matelots gèrent leur affaire. Le bateau flirte avec la ligne de départ.

 

Place aux choses sérieuses ! Cʼest lʼheure dʼenvoyer le spi, la grande voile de vent arrière. Une fois déployée, elle va engranger un maximum de vent, un peu comme un parachute.

 

Lʼopération est délicate, et mobilise tout lʼéquipage. Car, dans le même temps, il faut faire tomber le génois. « Belle manoeuvre ! », sʼexclame Joël. Premier affrontement avec un concurrent direct, Irène IV. LʼEilidh est porté par le vent. Au lieu de courir sur lui et lʼobliger à virer, le bateau reste en retrait. Il ne reverra plus Irène, qui sʼenvole littéralement. Le deuxième duel, lui, est plus musclé. LʼEilidh fonce sur un rocher. Il doit à tout prix virer à tribord.

 

Seulement voilà, un adversaire se trouve sur sa trajectoire. Des pourparlers sʼengagent. Joël demande le passage. Lʼautre voilier refuse, persuadé quʼil peut éviter le rocher sans changer de cap. Le ton monte, car face à un obstacle, le voilier concerné a toujours la priorité.

 

Finalement, le rival laisse la place nécessaire pour modifier légèrement la trajectoire. LʼEilidh passe à cinq mètres du rocher. « Une course, cʼest lʼalternance de moments sous tension et des périodes plus calmes », explique Joël, après la tempète. A chaque changement de cap, les réglages changent. Il faut être à fond, notamment lors du changement de voile, spi contre génois, génois contre spi. Le reste du temps, le bateau glisse en inertie, porté par ses 22 tonnes.

 

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LʼEilidh arrive dans le paquet, satisfait de sa course. Retour au port. « Quelquʼun peut me montrer la bouée ? », demande le barreur. « Droit devant ! ». Le klaxon du bateau comité signale la fin du voyage. Pour aujourdʼhui seulement. Demain, cʼest déjà reparti. Avec le même bateau, pas forcément avec les mêmes compagnons de voyage…

 

La course de vendredi...

 

« Sud-est mou… », « petit cinq noeuds », voilà ce qui se dit sur les pontons de la 10e édition des Voiles du Vieux-Port, en ce vendredi-matin. On va se répéter lourdement ! La grande Bleue nʼen fait quʼà sa tête, puisquʼaprès une heure dʼattente en rade sud, les thermiques sont rentrés, offrant un joli 15 noeuds et petit clapot sur lʼeau. Enfin complète, la flotte de trente-trois bateaux peut sʼélancer. A ce jeu, le jour de Fête de Bruno Troublé, qui retient toutes les attentions depuis deux jours, sʼest montré intransigeant avec ses adversaires directs.

 

Belle bagarre entre Sonda et Windhover. On se demande encore comment les deux Cotre Bermudien sous spi nʼont pas terminé leur manoeuvre par le fond. Olivier Poulain sur son Windhover fermant remarquablement la porte à son adversaire. Belle course également de Moonbeam IV, premier en temps réel, la consolante. La deuxième journée a offert une course de qualité, notamment aux yeux des dizaines dʼenfants venus la suivre à lʼoccasion de la régate Régate en Vue. Eblouis par le spectacle, les enfants des écoles marseillaises avaient des étoiles plein les yeux à leur descente de la navette. « Cʼétait génial », sʼexclamait Dylan, trop content dʼavoir dʼavoir troqué une demi-journée dʼécole pour une demi-journée de bateau.

 

La course terminée, le spectacle ne lʼest pas encore ! Scène iréelle dans le Vieux-Port. La rumeur avait enflé toute la journée dʼune entrée sous voile des frères Moonbeam dans le Vieux-Port. Le spectacle est grandiose ! Moonbeam of Fife entre… sous spi et traverse magistralement le Vieux-Port. Images uniques pour les présents…

 

Les classements après deux courses

  • Epoque Marconi 1 – 1/ Jour de Fête (Francis Van de Velde)
  • Epoque Marconi 2 – 1/ Sonda (Pascal Borel)
  • Classique Marconi 1 – 1/ White Dolphin (Yann Delplace)
  • Classique Marconi 2 – 1/ Maria Giovanna II (Jean-Pierre Sauvan)
  • Epoque Aurique – 1/ Moonbeam of Fife (Erwan Noblet)

 

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