12 Mars 2014
Initialement, l'idée semble judicieuse : installer dans les bassin à flots du Port de Bacalan, une activité d'entretien de grands yachts, à savoir des unités mesurant plus de 70 mètres de long. Une activité absente de la Côte Atlantique, bien qu'un projet soit en cours d'élaboration à La Rochelle.
Le port de Bordeaux dispose d'un atout de poids : deux bassins de radoub, inutilisés depuis les années 80. Deux bassins qui suscitent bien des convoitises et pourraient entraîner la création de près de 200 emplois dans un secteur qui ne connaît pas la crise, celui des grand yachts.
Il en navigue près de 5000 de par le monde, et leur frais d'exploitation représentent près de 10% de leur coût d'acquisition : une aubaine pour le secteur, et notamment les chantiers navals, sachant que des refits (ou upgrade) réguliers, permettent de maintenir l'attractivité des yachts proposés à la location, face au lancement d'unités toujours plus attractives.
Actuellement, l'ensemble de l'activité de refit se concentre en Méditerranée, lieu d'utilisation des grands yachts croisant en Europe.
Lieu privilégié aussi par les équipages, qui résident tous autour du bassin méditerranéen... et se voient mal faire 15 jours de mer pour gagner la côte atlantique française, puis passer plusieurs mois à terre, à proximité de leur navire en chantier. Et c'est bien là que la bât blesserait pour le projet de pôle de refit bordelais, à savoir l'incertitude quant à une réelle demande !!
Car jusqu'à présent, aucun projet porté sur cette façade littorale n'a marché, par plus à Bordeaux qu'à La Rochelle ou à Cherbourg.
Abordé par certains lors des élections municipales bordelaises, ce projet ennuie finalement tout le monde car en face de la potentielle création de 200 emplois assez incertaine, le secteur immobilier joue la montre, un énorme projet urbain devant voir le jour à Bacalan. quant au personnel politique, il est dans l'expectative face à ce serpent de mer économique.
Ce d'autant plus que ce pôle s'organiserait finalement autour de 2 lieux distincts : les Bassins à Flot et le slipway de Bassens. Une aberration économique pour les professionnels du secteur, pour qui changer un navire de place en cours de chantier serait bien trop onéreux !
Question récurrente de la vie économique bordelaise, enjeu mineur de l'élection municipale, le projet de pôle de refit n'attend peut être qu'une seule chose : un torpillage en bonne et due forme ??
Ce, dans un contexte ou les lieux de refit de grands yachts font cruellement défaut actuellement, et ou ceux de Mediterranée sont saturés... sachant que 50 entreprises bordelaises souhaiteraient actuellement intégrer le Cluster organisé autour d'un éventuel Pôle de Refit local.
Le port appartenant à l'Etat mais l'investissement devant être réalisé localement, la question reste de toute évidence politique...