ActuNautique.com

Comment reconnaître les différents types de voiliers : Le Ketch

Le mot Ketch dérive du mot anglais “catch”, qui signifie “prendre” au sens de prise de pêche. Le mot Ketch désignait traditionnellement un bateau pêche ou un cargo à deux mâts et à gréement carré.

Comment se présente un voilier KETCH ?
Le Ketch est un voilier à deux mâts, dont le mat arrière (mat d'artimon) est moins haut que le mât avant (le grand mât), et dont l’emplanture du mât d'artimon est située en avant de la mèche du gouvernail. Si le mât d'artimon est situé derrière l'emplanture de la mèche de gouvernail, ce type de voilier est un yawl. Le Ketch possède à l’avant un gréement de côtre, pouvant porter simultanément plusieurs voiles d’avant sur un bout dehors.

Le ketch à double flèche
C’est un ketch dont les deux mâts portent chacun un gréement aurique à corne.

Exemple d'un ketch à double flèche, : un ketch harenguier de Fécamp.

Un ketch à double flèche harenguier de Fécamp.

Un ketch à double flèche harenguier de Fécamp.

Comment se distingue le ketch à hunier
Le ketch à hunier est ketch à double flèche, dont le grand mât est surmonté d’un hunier porté par une vergue.
 

Exemple d'un ketch à hunier

Exemple d'un ketch à hunier

Reconnaître le ketch aurique ou ketch à flèche
C’est un bateau sur lequel le grand mât porte une corne et une grand voile à flèche (gréement aurique) et le mât d'artimon une grand voile Marconi (gréement bermudien).

Le ketch à flèche de Alpha Marine à Hyères, en sortie à la journée

Un ketch aurique d'Alpha Marine

Un ketch aurique d'Alpha Marine

Le ketch bermudien
Le ketch bermudien, ou ketch marconi représente le ketch moderne. Son grand mât et son artimon portent chacun une grand voile marconi. A l’avant, le ketch peut porter une ou deux voiles d’avant simultanément grées ou non sur un bout dehors.

Pen Duick 2 en est un bel exemple de ketch bermudien

Pen Duick 2, le ketch bermudien d'Eric Tabarly

Pen Duick 2, le ketch bermudien d'Eric Tabarly

Les voiliers de type ketch ont été construits en grande série, à l'instar de l'Evasion 32 du constructeur vendéen Bénéteau, ci-dessous.

La carène de l'Evasion 32 développée par Bénéteau est celle d'un vrai voilier et non pas celle d'un fifty,  qui se distingue par des diagonales tendues, des entrées d'eaux fines, alliées à un tirant d'eau  de 1.40 m et près de 2 tonnes de lest. Un choix qui assure un excellent comportement  sous voiles, alors que le gréement de ketch permet un maniement facile  de la voilure avec un équipage réduit.

Un ketch construit par le chantier Bénéteau : l'Evasion 32

Un ketch construit par le chantier Bénéteau : l'Evasion 32

Le ketch au fil de l'histoire
Probablement né en europe en XVIIe siècle, les ketch ont beaucoup servi comme navires de pêche. Montés par des équipages réduits, il était important que ces bateaux de travail demeurent manœuvrables par tous les temps et conservent la mer le plus longtemps possible dans le mauvais temps. Le gréement de ketch autorise des configurations fractionnées de la voilure permettant de naviguer dans le gros temps plus facilement qu’avec un côtre ou un sloop et avec un besoin de bras moins important que sur une goélette.

Exemple : Nordlys, le plus ancien Ketch cargo naviguant. Construit en Grande Bretagne en 1873, Nordlys mesure 25m hors-tout, pour une longueur de coque de 18m, 6.40m de bau et 3m de tirant d'eau. Gréé en ketch, Nordlys dispose de 289m2 de toile, pour un déplacement de 48 tonnes. Nordlys peut transporter 30 tonnes, dans sa cale de 38m3. 

Nordlys : un cargo gréé en ketch de 1873

Nordlys : un cargo gréé en ketch de 1873

En effet, même par très gros temps, en hissant un tourmentin à l’avant, affalant la grand voile du mat de misaine (le grand mât) et en arrisant la voile de l'artimon, les pêcheurs conservaient un bateau naviguant et équilibré en marche sous ses deux voiles de surface réduite.

On retrouve trace de ketch armés dans la flotte de Haydar Ali, sultan de Mysore (Inde) engagés contre la Royal Navy. Au cours du 18e siècle, les marines militaires européennes développèrent les Bomb Ketch, ou galiotes à bombe en France, des navires de soutien équipés de mortiers lourds tirant vers l’arrière. C’est leur angle de tir qui détermina l'utilisation du ketch, à la misaine moins haute que celle d’une goélette.

Bomb Ketch britannique GLORY de 1760. Maquette : www.modelships.de

Bomb Ketch britannique GLORY de 1760. Maquette : www.modelships.de

Caractéristiques actuelles du ketch
Les importantes possibilités de fractionnement du gréement de ketch lui permettent d'affronter avec un certain confort le mauvais temps tout en ne nécessitant pas un équipage pléthorique à la manœuvre. Cette caractéristique en fait un gréement apprécié de certains chantiers de grand voiliers de voyage.

Le chantier rochelais Amel, constructeur de solides et sécurisants voiliers de voyage, a utilisé avec un grand succès ce gréement de ketch marconi depuis l’Euro 39 des année 1970, à l’Amel 64, sur quasiment tous ses modèles. Récemment, Amel a décidé d'abandonner ce type de gréement, au profit de celui de Sloop, imaginé avec l'architecte Olivier Racoupeau.

L'Amel 64, un ketch qui a longtemps été le flagship du chantier de La Rochelle

L'Amel 64, un ketch qui a longtemps été le flagship du chantier de La Rochelle

Enfin, dans la famille des superyachts, le plus grand ketch au monde est Aquijo, long de près de 85m, armé par 17 membres d’équipage, proposé au charter à 450.000 € la semaine a été construit par le chantier Vitters Shipyard.

Gageons que les possibilités de fractionnement de la voilure en équipage réduit n’ont pas présidé au choix du type du gréement de ce navire !

Aquijo, le plus grand ketch au monde, construit chez Vitters

Aquijo, le plus grand ketch au monde, construit chez Vitters

Partager cette page

Repost0