Etymologie :
Le mot yawl est d’origine hollandaise. Les “Jole”, “Jolle” en allemand étaient de petites embarcations non pontées, propulsées par des avirons. En anglais, au XVI siècle, une Jole désignait un voilier muni d’avirons.

Au fil de temps, “Jole” est devenu Yawl et, en Français, dans le monde des bateaux de travail à voile, Dundee (prononcer Dindé).

Définition
Depuis le XVIIIe siècle, Yawl désigne un bateau à voile, grée de deux mâts, dont le petit, l’artimon, est implanté derrière l’axe du safran. L’artimon du yawl est appelé poétiquement en français le “tapecul” !

Suivant les époques, les chantiers ont lancé différents types de Yawl :

Le Yawl à corne
Ce type de bateau porte une corne et un flèche au dessus de sa grand voile.

“Sky” Yawl à corne gréé en côtre

Le Yawl bermudien ou Yawl marconi, ne monte qu’une seule voile à son mât de misaine.

“Legend” Yawl Marconi grée en sloop

Si les yawl à corne étaient quasiment toujours gréés en côtre, les bermudiens pouvaient se rencontrer sous forme de côtre ou de sloop.

Historique
Les côtres et sloop à corne présentaient un centre vélique (centre de gravité de la voilure) très avancé. Ceci avait pour inconvénient de les rendre difficilement gouvernables par mauvais temps. L’ajout d’un tapecul n’apportait pas réellement de vitesse, mais augmentait l’efficacité du safran de ces navires en appuyant l’arrière tout en leur permettant de porter beaucoup de toile.

On raconte qu’un patron pêcheur de Granville, ayant fait naufrage dans le raz de Sein en pleine tempête (pas de SNSM en ce temps là !) fût à l’origine des dundees français en ajoutant un tapecul à son chaloupe à long bout dehors (un côtre).

On trouvait ainsi au milieu du XIX des centaines de dundees sur les côtes françaises. Ces bateaux dont le déplacement atteignait 60 tonneaux, pêchaient le thon, le hareng ou encore la langouste.

“Biche”, dernier Dundee Thonier de l’île de Groix

Pour ces mêmes raison de volonté d’apporter une aide au safran, Joshua Slocum, premier navigateur à effectuer le tour du monde en solitaire à la voile à la fin du XIXe siècle, modifia, en cours de voyage son côtre bermudien pour en faire un Yawl, bien plus facile à tenir dans le gros temps.

“Spray”, le bateau de Slocum

Par la suite, ce plan de voilure fut ensuite abondamment employé en course dans les années 1920 à 1940.

Manitou, le voilier présidentiel de John Fitzgerald Kennedy en constitue un bel exemple.

 

Fait notable à saluer, en France, pour l’instruction des futur officiers et officiers mariniers, la Marine Nationale dispose toujours d’un Yawl “La grande Hermine”, ainsi que d’un Dundee, “Le Mutin”, aux côtés des Goélettes “L’Etoile” et “La Belle Poule”.

La “Grande Hermine”

Le “Mutin”
Doyen des bâtiments en service dans la Marine Nationale (lancé en 1927), l’un des premiers navires arrivés en Angleterre pour rallier les FFL (Forces Françaises Libres) suite à l’Appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle, le Mutin effectua ensuite de multiples missions d’espionnage en méditerranée.

L’arrivée des moteurs thermiques à bord des bateaux de travail et l’uniformisation des voiliers a sonné le glas des Yawl et autres Dundees.