3 Février 2012
Le transport fluvial résiste bien en 2011.
Même si à fin décembre, le trafic global était en retrait de 2,4 % en t-km et de - 3 % en tonnes, sur la même période en 2010, le fret fluvial reste soutenu grâce à l’arrivée de nouveaux chargeurs qui se tournent vers la voie d’eau.
En 2011, ce sont les transports de matériaux de construction, de produits métallurgiques, les conteneurs et les colis lourds qui sont les « moteurs » de l’activité du transport fluvial de marchandises. Ces filières choisissent ce mode de transport pour livrer jusqu’au cœur des villes, sans ruptures de charges, depuis des plates-formes de plus en plus éloignées des marchés mais souvent implantées à proximité des voies d’eau. Compte tenu de sa capacité d’emport le transport fluvial participe à la compétitivité des produits en réduisant le coût transport de 8 à 10%. A cet avantage économique, s’ajoute un avantage environnemental, dont la prise en compte pèse de plus en plus.
Toutefois, l’activité fluviale enregistre une légère contraction de 2,4 % en 2011, qui s’explique par l’accident d’une péniche et du phénomène de sécheresse sur le Rhin, qui ont perturbé durant plusieurs mois l’activité sur ce fleuve ainsi que par les mouvements sociaux observés sur les ports français en début d’année. Sans ces impacts de conjoncture, les résultats annuels auraient été ramenés à seulement -1,5 %.
Malgré le repli des deux secteurs traditionnels, transports de céréales (11%) et de charbon (20 %), les nouvelles filières ont pu compenser quasi totalement ces revers de conjoncture. Le trafic de conteneurs, notamment, se développe et atteint le chiffre record de 517.000 evp (équivalent vingt pieds) transportés par le fleuve sur les bassins à grand gabarit.
Le trafic fluvial de marchandises est ainsi impacté par un ralentissement de l’activité des secteurs traditionnels utilisant ce mode de transport, comme les pondéreux, toutefois la diversification des filières porte ses fruits, notamment avec les produits de recyclage et le trafic de conteneurs qui continuent leur progression.
Trafic fluvial : reflet des échanges internationaux
Globalement, la baisse des exportations a entrainé un repli du trafic, qui se traduit par la diminution des transports de céréales (-11%) et de matériaux depuis l’Alsace (- 31 %). En revanche, on observe une stabilité des flux intérieurs, soutenus notamment par les transports de matériaux.
Analyse par filières
Le secteur du transport de céréales (-11 %) est touché par la réduction des exportations en France en 2011 (- 6 % à l’issu des 10 premiers mois de l’année). Toutefois, selon les bassins de navigation, la situation apparaît différente.
Le trafic de charbon connaît une baisse sensible qui repose en grande partie sur la réduction de la consommation des centrales thermiques en 2011 (- 26 % fin novembre) suite à un hiver doux en 2010.
L’ensemble des flux liés aux transports de matériaux enregistre une croissance importante, de l’ordre de +20 % sur les bassins rhodanien et mosellan, de 10 % sur la Seine et le Nord – Pas-de-Calais.
Ces résultats dépassent largement ceux de ce secteur industriel (production de granulat en hausse de 3 % et de BPE de 10 % fin novembre) et démontrent la performance des services fluviaux vis à vis de ces clients traditionnels.
En dépit des problèmes rencontrés sur les ports français en début d’année, le secteur du transport de conteneurs poursuit sa hausse. L’activité établit un record en dépassant la barre symbolique des 500.000 EVP pour la première fois. Ces développements sont enregistrés, excepté sur le Rhin, par l’ensemble des bassins de navigation.
A l’échelle des axes de navigation, on observe la performance enregistrée par le bassin Seine-Oise (+ 1,7 %) qui conforte en 2011 sa première position à l’échelle nationale. En 2011, les transports de matériaux et de conteneurs ont permis de soutenir le marché fluvial sur ce bassin.
La situation sur l’axe Rhône-Saône peut être qualifiée de stable au regard des évolutions divergentes des volumes et prestations. Cette situation est le résultat de la modification de la structure des marchés.
En revanche, les deux bassins de l’Est de la France enregistrent des réductions sensibles, pour partie dues à l’accident sur le Rhin, mais aussi à la réduction des exportations de céréales et, dans une moindre mesure, de produits métallurgiques sur la Moselle (- 9,5 %).