7 Avril 2015
Depuis des mois, le chantier slovène était en proie à de graves difficultés.
Mauvaise passe pour les industries nautiques en ce début d'année 2015.
Alors que le gouvernement français a voté une taxe de mouillage qui permettra aux collectivités territoriales participant au financement des aires marines protégées, de percevoir un nouvel impôt sur le dos des plaisanciers, et dont les premières conséquences se font déjà sentir en terme d'annulations de ventes de bateaux, ce qui devrait contribuer à fragiliser une filière d'excellence à l'export, bientôt privée de la résilience de son marché intérieur, pour se développer à l'étranger, les mauvaises s'accumulent dans le secteur.
Tandis que le chantier rochelais Latitude 46 vient de changer de mains, passant sous le contrôle de Wauquiez, que le constructeur de voiliers Archambault attend un hypothétique repreneur et que les chantiers Sessa Marine et Rodman ne doivent leur salut qu'à des investisseurs chinois, le chantier slovène Seaway a été déclaré en cessation de paiements le 13 mars dernier, par le tribunal de commerce de Kranj.
Depuis 3 mois, les salariés de Seaway n'étaient en effet plus payés, et le chantier de construction de bateaux ne recevait plus de matières premières.
Seaway est un acteur un peu particulier de la filière nautique.
Créée en 1983 par les frères Jernej et Japec Jakopin sous l'appelation J&J design studio, la société s'est fait un nom pendant 30 ans, en oeuvrant comme un bureau de design et d'ingénierie pour des chantiers comme Jeanneau, Ferretti et Azimut, mais aussi pour l'aéronautique et l'éolien, avant de se lancer en 2009 dans la construction de bateaux de plaisance, au travers de sa propre gamme de vedettes, les Greenline.
Des vedettes un peu particulières puisque dotées d'une motorisation hybride, gamme qui a rencontré le succès avec près de 300 unités vendues, même si un grande partie de ces bateaux étaient finalement motorisés de façon très classique.
Il n'en demeure pas moins que ces modèles originaux, au programme mixte mer-rivière, se caractérisaient par une carène perce-vagues très similaire à celles de voiliers, et consommaient peu de carburant, un argument qui a su séduire la clientèle, peu regardante il est vrai sur un niveau de finition un peu léger.
Riche de deux modèles, les Greeline 33 et Greenline 40, la gamme du constructeur slovène s'était enrichie à l'occasion du Boot 2014, d'une vedette à fly de 48 pieds, destinée à lui ouvrir un marché très porteur bien que bataillé, aux côtés de sa gamme des yachts Skagen, à la diffusion confidentielle.
Une vedette prometteuse, dont l'avenir est désormais hypothéqué à une éventuelle reprise du chantier, si ce n'est de la marque, par un repreneur séduit par son potentiel de développement...
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