27 Septembre 2018
Le périple d’Aldi Novel Adilang débute en juillet, alors qu’il se trouve sur son « rompong », une cabane de pêche traditionnelle amarrée à 125 kilomètres de l’île Célèbes, en Indonésie. Pendant 6 mois, le pêcheur est chargé de surveiller la lampe du rompong, qui attire les poissons, et il est ravitaillé chaque semaine par le propriétaire en eau potable, nourriture et carburant.
Son radeau, sans rame ni moteur mais doté d’une cabane, n’est amarré que par une longue corde qui finit par se rompre sous l’effet des vents violents. « Son patron a dit à mon mari qu'il avait disparu », a expliqué Net Kahiking, la mère du jeune homme. « Alors nous nous en sommes remis à Dieu et nous avons beaucoup prié ».
Le jeune homme, originaire de la province de Sulawesi-Nord (Célèbes), se retrouve rapidement sans nourriture, avec une réserve prévue pour quelques jours seulement. Pour survivre, il boit de l’eau de mer filtrée par ses vêtements et pêche des poissons qu’il cuisine sur son radeau… avant de se retrouver à court de gaz.
« Il a commencé à démonter des barrières en bois du rompong pour faire du feu », raconte au Jakarta Post Mirza Nurhidayat, consul indonésien à Osaka, qui a supervisé le retour en Indonésie du jeune homme.
Aldi Novel Adilang commence à perdre espoir, alors que plus d’une dizaine de bateaux passent devant lui sans s’arrêter ou le voir. Le 31 août, il essaye à nouveau, en vain, d’attirer l’attention d’un cargo, l’Arpeggio, en agitant ses vêtements.
Il pense alors à se brancher sur une fréquence radio pour demander de l’aide, une astuce qu’un ami lui avait donné juste au cas où. Le signal radio finit par arriver jusqu’au capitaine de l’Arpeggio, vraquier sous pavillon panaméen, qui prend la décision de faire demi-tour. Il se trouve alors près de l’île de Guam.
La mer étant trop agitée, l’Arpeggio ne réussit pas à s’approcher du radeau et ne peut que jeter une corde pour qu’il s’y agrippe. Obligé de nager en plein océan malgré son état très faible, le jeune Indonésien manque de lâcher la corde avant qu’un membre d’équipage ne réussisse à l’attraper, relate au Jakarta Post Fajar Firdaus, un diplomate indonésien.
49 jours (soit sept semaines) après avoir dérivé seul à plusieurs milliers de kilomètres de son pays sur son radeau de pêche, il est enfin récupéré par l’Arpeggio, qui le ramènera au Japon, la destination initiale du navire. Aldi Novel Adilang a pu ensuite rentrer en Indonésie en septembre.