24 Novembre 2019
Les micro-organismes sont des organismes vivants invisibles à l’œil nu. Ceux susceptibles de contaminer le gazole et le fioul sont les bactéries, les levures et les moisissures. Ils sont contenus dans l’air ambiant qui porte naturellement ces germes.
La “respiration” des cuves de stockage est à l’origine de l’apparition d’eau dans laquelle les micro-organismes vont proliférer. Ils vont alors trouver, à l’interface eau-hydrocarbure, les trois éléments nécessaires à leur développement : l’eau, les sels minéraux et le carbone contenu dans le gazole et le fioul.
Les écarts jour/nuit de température, le gazole “chaud” en retour d’injection augmente et favorise le risque de condensation qui, rappelons-le, survient lorsque de l’air chargé en humidité entre en contact avec une paroi froide.
L’eau ainsi générée va donc se retrouver en fond de réservoirs et dans les filtres. La présence d’eau et les températures élevées favorisent alors la prolifération des micro-organismes qui y trouvent un milieu rêvé.
1. Détérioration des additifs : Certains additifs, en particulier ceux riches en azote et/ou en phosphore sont consommés par les micro-organismes. Cela se traduit par la perte de tout ou partie de leurs propriétés.
2. Corrosion : Le sulfure d'hydrogène produit par les bactéries s'avère particulièrement corrosif, de par son caractère acide, provoquant de graves dégâts au niveau des cuves, des tuyauteries et des moteurs.
3. Formation de boues : Les déchets microbiens se déposent au fond des cuves où ils forment une couche de boue favorisant la création d'un milieu anaérobie propice à la corrosion. Ce terrain représente également un abri pour les micro-organismes viables apportés avec chaque remplissage. A moins d'être éliminée physiquement, cette boue constitue un foyer d'infection potentiel.
4. Odeur : L'un des problèmes qui va souvent de paire avec la contamination microbienne des carburants est l'apparition d'une odeur très forte (oeuf pourri). Celle-ci révèle tout simplement la présence de sulfure d'hydrogène.
5. Bouchage des filtres : Certains micro-organismes se fixent sur les filtres, où ils trouvent à nouveau l'eau et l'hydrocarbure nécessaires à leur développement. La production de biopolymères par une catégorie spécifique de bactéries amplifie ce phénomène. Il en résulte une réduction du débit voire un colmatage complet des filtres et des conduites. Ceci peut avoir des conséquences graves, telles que des pannes ou une détérioration totale des moteurs. Ce biofilm (fond de cuve) fortement adhérent peut atteindre plusieurs centimètres d’épaisseur. Il résiste à la vapeur et à la majorité de solvants. Seul un biocide spécifique peut l’éliminer.
6. Détérioration mécanique : Les micro-organismes vont augmenter la teneur en eau, réduire les caractéristiques de détergence et lubrifiance du carburant et produire des substances corrosives. Les conséquences mécaniques entraînent des phénomènes de corrosion et/ou de grippage, au niveau des circuits d’alimentation et d’injection, qui peuvent aller jusqu’à la casse des pompes et des injecteurs.
Purgez, lorsque cela vous est possible, le fond des réservoirs.
Purgez aussi régulièrement les séparateurs / décanteurs d’eau lorsqu’ils existent sur la ligne carburant (hivernage-déshivernage).
Limitez le volume vide dans le réservoir. Remplissez les réservoirs en fin de saison.
Evitez, en cas de montage de réservoir supplémentaire, les point bas où l’eau peut s’accumuler.
Refermez toujours hermétiquement le bouchon du réservoir.
Purgez largement le réservoir pour éliminer aussi l’eau accumulée. Le gazole, plus léger que l’eau se stratifie au dessus de celle-ci dans les réservoirs.
En effet, l’eau offre d’une part un milieu privilégié pour le développement des micro-organismes et sa présence est redoutable dans les circuits d’injection.
Enfin, traitez à l’aide d’un biocide qui détruira les micro-organismes.
Vérifiez les filtres après 48 heures pour éviter le colmatage par de la matière organique (les restes des micro-organismes).
Un réservoir à demi plein offre une importante surface de contact de ses parois à l’air chargé en humidité. Plus le réservoir est rempli, moins il offre de surface d’échange.
Ainsi, un réservoir plein contient peu d’air et offre peu de surface de contact à la condensation.
Une partie des esters composant les biocarburants constituent un milieux nutritif privilégié pour les colonies de micro-organismes.
La faible teneur en soufre des carburants actuels favoriserait le développement des levures dans les réservoirs.
Carburant bateaux 2/2 - Contamination du gazole, cause, conséquences et remèdes - ActuNautique.com
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