Le gazole profite d'une bonne réputation de sécurité à bord des navires de plaisance. Sur quoi repose-t-elle et qu'est ce qui le différencie de l'essence sur le plan de la sécurité ?

Point éclair et température d'auto-inflammation n'auront plus de secret pour vous.

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Les points éclair du gazole et de l'essence

Les carburants, qui sont des solvants, laissent échapper des vapeurs, qui portées à certaines températures et combinées à l'oxygène de l'air sont suffisantes pour produire une explosion en présence d'un igniteur (flamme, étincelle). Cette température critique, c'est le "point éclair" (flash point en anglais). 

Plus le point éclair d'un produit est bas, plus il est susceptible de s'enflammer ou d'exploser facilement.

Prenons le gazole, son point éclair est de +70°C. En dessous de cette température, ses vapeurs, combinées à l'oxygène de l'air, ne prendront pas feu. C'est pour cette raison que lorsqu'on jette une allumette dans une flaque de gazole, rien ne se produit. La quantité de chaleur de l'allumette n'est pas capable d'élever la température à 70°C.

Ce point éclair, assez élevé, rarement atteint dans une cale moteur, apporte un bon niveau de sécurité au diesel.

En revanche, le point éclair de l'essence (et de ce que l'on appelle le Super, une essence) est de -40°C.

A partir de cette très basse température, l'essence forme avec l'oxygène de l'air un mélange inflammable et explosif. Pour cette raison, si vous jetez une allumette dans une flaque d'essence, quelle que soit la température extérieure supérieure à -40°C, la flaque va prendre feu.

Il faut absolument maintenir les cales propres, exemptes de carburant, car dans une cale moteur, moteur tournant, la température atteint toujours le point éclair de l'essence et les igniteurs potentiels ne manquent pas. Les espaces confinés, comme les cales, sont particulièrement adaptés à la formation des concentrations de vapeurs de carburant dans l'air pouvant conduire à des explosions.

C'est pour cette raison que les cales de bateaux à moteur essence in-bord sont équipées de puissants ventilateurs extracteurs qui renouvellent l'air des cales.

C'est aussi pour cette raison qu'il est interdit d'utiliser tout appareil électrique dans les stations-services.

La température d'auto inflammation 

Vous avez peut-être déjà constaté, sur une ancienne friteuse dans laquelle on règle la température de l'huile en plaçant un caquelon directement sur un feu électrique ou à gaz, que, passé une certaine température, 250-280°C pour l'huile végétale, l'huile va s'enflammer spontanément, en l'absence de flamme.

Sa température d'auto-inflammation est dépassée.

Celle de l'essence est de 250°C et celle du gazole est à pleine plus élevée.

A bord des navires de plaisance, le circuit d'échappement évacue des gaz portés à 800 °C en sortie de chambre de combustion. Les collecteurs d'échappement s'échauffent fortement et leur température de surface dépasse allègrement les 350°, si vous avez un moteur turbocompressé, c'est encore pire avec des températures en sortie de turbo qui dépassent les 800°C. 

A ces températures, un jet de gazole ou d'essence, provenant d'une conduite percée va prendre feu instantanément, sans étincelle préalable.