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Fin de chantiers pour les Imoca !

Depuis la fin du confinement, les skippers et leurs équipes techniques s’activent pour rattraper le temps de navigation perdu. Beaucoup d’Imoca ont déjà été mis à l’eau, à l’issue de chantiers hivernaux plus longs que prévus.

Fin de chantiers pour les Imoca !
Fin de chantiers pour les Imoca !
Fin de chantiers pour les Imoca !

Travaux d’ergonomie

Dans l’ensemble, les différents chantiers ont pu se poursuivre pendant le confinement, mais à vitesse réduite. Vendée Globe oblige, l’accent a été mis cette année sur la fiabilisation ; les bateaux ont été intégralement démontés et les pièces ont été passées au peigne fin.

Sur certains Imoca, des renforts ont été effectués au niveau de la structure, notamment à bord du MACSF d’Isabelle Joschke. « Ces renforts étaient une nécessité. C’est un bateau de 2007 qui n’a pas été conçu pour accueillir des foils qui amènent des vitesses supérieures, des chocs plus violents et des charges plus grandes, » explique Alain Gautier, team manager du projet MACSF.

Au niveau de l’ergonomie, beaucoup d’améliorations ont été effectuées pour s’adapter à la navigation en solitaire. Sur Apivia, les zones de table à cartes et de repos ont été améliorées, et des caméras ont été ajoutées pour aider Charlie Dalin à régler les voiles, observer la plage avant et avoir une meilleure vision de l’environnement proche du bateau. 

Certaines casquettes de protection ont été rallongées, suivant la tendance des Imoca de dernière génération, dont les cockpits sont très à l’abri des projections d’eau sur le pont. 

Le bateau de Sam Davies (Initiatives-Cœur) en fait partie : « Elle permet de fermer le cockpit jusqu’au rail d’écoute. Sam dispose ainsi d’un poste de veille très protégé et proche de la manœuvre. Comme le bateau va très vite, il faut limiter les déplacements, » détaille David Sineau, team manager d’Initiatives-Cœur

Alan Roura et son équipe ont entrepris les mêmes travaux à bord du monocoque La Fabrique. « En 2016, nous n’avions pas la possibilité de couvrir convenablement le cockpit de Superbigou. J’en avais vraiment bavé dans les latitudes les plus au Sud, » se souvient le skipper de La Fabrique. « Avec notre nouveau bateau devenu foiler, les vitesses et l’humidité à bord ont été encore augmentées, tout comme ma vulnérabilité en extérieur. Être trempé tout le temps, je n’en peux plus ! Il est essentiel pour moi de préserver mon intégrité physique afin d’être le plus en forme, et donc le plus performant, possible. » 

On observe aussi des améliorations au niveau des casquettes de protection à bord des bateaux de Fabrice Amedeo (Newrest-Art & Fenêtres), Kevin Escoffier (PRB), Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle), Stéphane Le Diraison (Time For Oceans), Boris Herrmann (Seaexplorer), Yannick Bestaven (Maître CoQ) – entre autres !

Nombreuses optimisations

Les équipes ont aussi cherché à gagner en performance. Les teams visant les premières places ont été souvent plus enclins à réaliser des travaux d’optimisation spectaculaires, comme sur l’Imoca Charal : « Nous avons modifié l'équilibre général du bateau, l'étrave, le volume des ballasts, la répartition des poids, le poids de bulbe ; nous avons davantage fermé le cockpit, revu tout ce qui a trait à l'énergie et à l'électronique, construit de nouveaux foils et les puits qui vont avec, fait un nouveau mât et de nouvelles voiles. » explique Jérémie Beyou, skipper sur Charal. « Dans tous les domaines, nous avons poussé le bouchon plus loin pour gagner en performances, sans jamais cependant sacrifier la fiabilité. » 

Les Imoca de Thomas Ruyant (LinkedOut) et de Sébastien Simon (Arkea-Paprec) seront également équipés de nouveaux foils. Cela est déjà le cas à bord de Malizia II, désormais baptisé Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, l’Imoca de Boris Herrmann. Avec ses foils plus puissants et un nouveau profil d’étrave, le skipper allemand espère gagner jusqu’à 2 nœuds de vitesse dans certaines conditions.

Les gros teams peuvent en effet se permettre de faire varier les formes des foils en fonction de la configuration des courses. Les formes des versions 2 des foils ont aussi évolué en fonction des retours d’expérience de la saison dernière. De plus, les équipes jugent désormais nécessaires de disposer d’une paire de foils de rechange, en cas de casse avant le Vendée Globe.

Dans toutes les équipes, d’intenses réflexions ont par ailleurs été menées sur le jeu de voiles (limitées à huit pour le Vendée Globe) et sur l’énergie à bord. Certains skippers ont aussi travaillé sur l’optimisation des pilotes automatiques, à l’instar de Yannick Bestaven.

Conséquence de ces chantiers intensifs, les jaugeurs sont très sollicités et travaillent d’arrache-pied, notamment pour réaliser le spectaculaire test à 90°, comme l’explique René Boulaire, le chef mesureur : « Grâce à un dialogue très fréquent avec les teams durant le confinement, nous avons pu rapidement redémarrer les travaux de jauge. Nous avons mis en place un protocole pour effectuer les contrôles dans le respect des règles sanitaires et de distanciation. Tous les teams jouent bien le jeu. Des Imoca sont mis à l’eau quasiment tous les jours en ce moment. Or, ce sont des bateaux complexes, techniques, en évolution permanente. Nous sommes donc bien occupés ! »

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