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Manœuvres : Passer une écluse

Avec des différences de hauteur d’eau pouvant dépasser la quinzaine de mètres, un trafic assez important et un public souvent assez inexpérimenté (les locataires de vedettes fluviales nolisées), le passage d’une écluse peut réserver des surprises.

Voici comment les éviter.

Manœuvres : Passer une écluse

Même si on imagine disposer de peu de place dans les écluses fluviales de gabarit Freycinet, celles-ci étaient conçues pour accueillir des péniches au gabarit homonyme, soient 39 m de long x 5,2 m de large et 2,2 m de profondeur. Il y a donc de la place, assez largement pour peu qu’on y entre convenablement.
Certaines écluses hors gabarit comme celle de Réchicourt-le-Château en Moselle (16 m de dénivelé, sur la partie Est du Canal de la Marne au Rhin) présentent une largeur encore plus importante.

Préparer les bateau

Préparez les défenses côté quai et aussi côté canal ou rivière. Il est fréquent de se trouver à couple.
Préparez deux amarres d’au moins 10 m frappées aux taquets avant et arrière et prêtes à l’usage.
Sortez la gaffe.
Surveillez et évaluez la hauteur des tauds, parasols, antennes qui ne passent pas toujours sous les ponts surplombant certaines écluses.

Entrer bien dans l’axe

Une fois le feu passé au vert, et les portes totalement ouvertes, prenez doucement la direction du milieu du bief. On se rend compte, à ce moment, qu’il est plus prudent d’attendre à une distance assez lointaine, l’ouverture des portes, pour pouvoir préparer son entrée avec un peu d’erre.
Une fois au milieu du canal, placez vous au milieu du bateau et prenez un alignement nez du bateau/milieu des portes fermant l’écluse.
Conservez cet alignement pour entrer doucement dans l’écluse, avec une largeur de 5,20 m on rentre facilement même avec un gros bateau.

Amarrer le bateau

L’écluse d’Arzal

La procédure diffère sensiblement selon que l’on se trouve montant ou avalant (sens de circulation vers l’aval).

● Lorsqu’on est avalant
Les bittes d’amarrage sont facilement accessibles et on y passe une amarre frappée à bord, à l’avant et à l’arrière. On les passe en double sur les bittes et on les conserve en main dans le bateau.
On ne les frappe jamais à bord, particulièrement dans le sens avalant, le risque de se trouver suspendu à ses amarres, jusqu'à leur rupture, lors de la descente des eaux est réel si on y ne parvient pas à les défaire sous la traction. L’image d'illustration de cet article immortalise les conséquences d’un amarrage en montée !

● Lorsqu’on est montant
Sur les écluses Freycinet, le dénivelé est en général inférieur à 3m.
On s’amarre depuis le pont en passant, avec la gaffe, une amarre en double sur les bittes du quai que l’on conserve en main.
Pour les écluses à dénivelé plus important, comme Réchicourt, ses 16 m de dénivelé nécessiteraient deux fois 30 mètres d’amarre !
Ces écluses au dénivelé plus important sont équipées de chaînes sur lesquelles passer les amarres en double. Au cours du bassinage, montant ou descendant, on fait glisser des amarres de longueur normale tout le long des chaînes. Ici aussi, on conserve les amarres en main.

Demander le bassinage

Plusieurs cas de figures cohabitent. Certaines écluses fonctionnent à la demande, de façon automatique (branche est du canal de la Marne au Rhin), d’autres sont manœuvrées par des éclusiers en poste (Arzal sur la Vilaine et les écluses d'importance), des éclusiers “volants” qui se déplacent sur appel téléphonique, tandis que d’autres fonctionnent automatiquement (Canal du Midi) et d’autres via une télécommande (canal de la Sarre).
La demande de bassinage est parfois implicite comme sur les grands ouvrages où les éclusiers repèrent les bateaux.
Sur la plupart des ouvrages semi-automatisés, l’usager doit actionner un interrupteur (bouton ou perche) pour déclencher le processus.
L’étiquette veut que l’on attende l’entrée d’un éventuel autre bateau plutôt que de lui claquer la porte au nez !
Sur les ouvrages automatisés, des détecteurs jouent ce rôle, ils sont signalés en amont par panneau.
Pendant le bassinage, on conserve le moteur en route, sauf indication contraire du personnel en poste.

Sortir


Une fois le bassinage terminé, et lorsque les portes sont totalement ouvertes, c'est le moment de larguer les amarres et de sortir doucement, en marche avant.
Pour éviter les mouvements de l'arrière qui chasse en virage, déborder manuellement le bateau, à l’avant et à l’arrière, plutôt qu'agir sur la barre donne de meilleurs résultats.

Prenez garde aux remous qui se créent parfois en sortie, comme à Arzal : lors d'un éclusage à marée haute, le sas est plein d'eau de mer. A l'ouverture de la porte côté Vilaine, il se forme un courant de surface.
L'eau de mer, dense, coule sous l'eau douce, légère, en générant un courant de surface.
Les navigateurs avisés attendent un peu avant de larguer les amarres et de mettre en avant lente !

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