L'été approche et bientôt, les corps dénudés vont souffrir des assauts du soleil avant de se rafraîchir dans des bains de mer bien mérités.

Pour se protéger, plutôt que de se vêtir l'homo-modernis aime s'oindre d'huile et de produits visqueux à la composition mystérieuse...

Des produits hautement polluants pour les écosystèmes marins et, pour certains, potentiellement dangereux pour leur utilisateur.

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Le teint hâlé, qui permettait, hier, de reconnaître, à coup sûr, les pêcheurs et les marins, doit désormais s'acquérir en quelques jours de plage. Quelques journées dont on ramène, tel un trophée, ce hâle, chèrement gagné. Hors de question de le gâcher avec les marques disgracieuses que peuvent laisser un vêtement !

L'ex président des USA lui-même, n'utilise-t-il pas une cabine à bronzer pour exhiber un teint carotène surmonté d'une coupe de cheveux étrange ? Le règne du paraître est bien en place ! 

Hélas, les crèmes utilisées pour protéger les pâles et fragiles peaux des vacanciers occidentaux regorgent de polluants. Si la liberté individuelle veut que chacun soit libre de s'enduire de ce qu'il lui plaira, sous les conseils intéressés des sociétés internationales de cosmétique, il en va différemment pour la conservation des biens communs que sont les océans.

Vous fustigez les paquebots brise-glace, qui sillonnent les mers du continent blanc pour permettre à une poignée croisiéristes se prenant pour des explorateurs de vivre une expérience "unique", en assistant au réchauffement climatique qu'ils favorisent avec leurs vols transcontinentaux et les fuites de LNG imbrûlé des chaudières "exemplaires" de ces vaisseaux qui n'ont plus d'exploration que le nom ?

Vous détestez cette persévérance du consumérisme total, attitude qui aura consommé, en plus des ressources naturelles, l'équilibre budgétaire des nations et généré des inégalités inimaginables, corrompu les populations et leurs dirigeants par l'appât du gain et la recherche permanente de la jouissance instantanée et de l'apparence, vous devez, de votre côté, prendre le taureau par les cornes et agir.

Mais comment faire ?

Autant commencer par une action forte, à l'incidence énorme. Devenir végan ? Non, trop difficile de se passer d'une entrecôte ou d'un burger ou d'une ceinture Hermès en cuir de veau.

Choisir le minimalisme et vivre, autosuffisant, loin de la société, allégé de (tout) ce qui n'est pas nécessaire ? Non, et puis comment recharger votre Iphone 23 S4+ dans une caverne ?

Entrer en rébellion, occuper des ronds-points en morne compagnie, chaque les samedis après-midi, vêtu d'un gilet ?

Tout cela est très difficile.

Or, à la naissance de cet été, il est un geste écocide, bien inaperçu, que vous pouvez peut-être éliminer... Vous passer de crème solaire.

Ne souriez pas devant un problème qui serait parfaitement ridicule si ses conséquences n'étaient pas bien réelles. 20.000 tonnes. Près d'un litre de ces protections se déverse dans les océans chaque seconde. Les activités humaines, et plus généralement occidentales, génèrent la dispersion de 20.000 tonnes d'un cocktail comportant des produits chimiques toxiques pour l'utilisateur et pour la vie marine et des microplastiques. Coraux, mais aussi, plus proche de nous, posidonies en souffrent fortement.

Une pollution telle que naissent des zones dans lesquelles l'usage de ces produits (Mexique, Australie, Caraïbes, îles Galapagos, Costa Rica) est interdit. 

Au rang des substances nocives, les filtres UV chimiques au rang desquels figurent Oxybenzone, Octinoxate, Octocrylène, Benzophénones, Aminobenzoates, Isomamyl p- Methoxycinnamate, 4-Methylbenzylidene Camphor (parabène), Drometrizole Trisiloxane (silicone utilisé dans les peintures de façade), l’octinoxate, autant de polluants se retrouvant, dans l'eau.

Les crèmes qui contiennent des filtres UV minéraux, vantées comme les plus vertueuses (?), se composent de milliards de microparticules de taille nanométrique (10 puissance -9) qui agissent comme autant de petits miroirs qui réfléchissent les UV. Des particules su minuscules qu'elles traversent penètrent les organismes.

Une étude très sérieuse de l'université de l'université de Wageningen aux Pays-Bas a montré l'incidence des microparticules de dioxyde de titane, un des filtres UV minéraux les plus répandus, sur la reproduction des moules... Étonnants de la part d'un produit classé cancérogène ?

Alors, si vous n'êtes pas prêt à faire un geste pour le seul environnement, demandez-vous si vous tenez vraiment à étaler sur votre peau un produit contenant parabène, silicone, microparticules cancérogènes et autre perturbateurs endocriniens ?

Si vous regardez désormais un tel onguent d'un autre œil, il existe une astuce imparable, véritable geste militant, qui nous vient en droite ligne du néolithique et qu'ont utilisé toutes les civilisations humaines depuis lors : se mettre à l'ombre au plus fort du rayonnement solaire, puis porter des vêtements lorsque sa morsure se fait moins violente. Essayez, ça marche !