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Les navires au GNL, pas si "green" que cela...

De récentes images prises à l'aide de caméras à Imagerie Optique du Gaz, dans le port de Rotterdam montrent d'importantes émissions de ce gaz au niveau des cheminées des navires fonctionnant au GNL. Les solutions GNL utilisées en propulsion sont elles vraiment vertueuses ?

Les volutes rouges et violacées : du LNG non brûlé à bord du Louvre CMA-CGM

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Le méthane, GNL ou encore LNG, un puissant gaz à effet de serre

Le méthane est le principal responsable de la formation de l'ozone troposphérique, un polluant atmosphérique dangereux ainsi qu'un gaz à effet de serre, dont l'exposition provoque chaque année un million de décès prématurés.

Le méthane est également un puissant gaz à effet de serre. Sur une période de 20 ans, son effet de réchauffement est 80 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone.

Le méthane est à l'origine d'environ 30 % du réchauffement de la planète depuis l'ère préindustrielle et il prolifère plus rapidement que jamais depuis que l'enregistrement de ses volumes a débuté dans les années 1980. (Source ONU Programme pour l'environnement)

 

L'émission de gaz imbrûlé, un sérieux problème du LNG marin

Les navires au méthane, par comparaison à ceux fonctionnant aux fuels lourds, sont présentés comme des navires propres.

La combustion du méthane engendre, en comparaison, des baisses de près de 100 % des oxydes de soufre et des particules fines, de 80 % des oxydes d’azote et de 20 % du CO2. Tout cela est très bien et très intéressant.

Sur le papier, tout va pour le mieux. Sur le terrain, on constate un dégagement très important de gaz imbrûlé dans l'atmosphère, un dégagement qui n'entrait pas dans l'équation de justification de ce carburant.

Un phénomène qui n'est pas inconnu, car selon l'International Maritime Organisation (IMO), jusqu'à 3 % du LNG utilisé comme carburant s'échappe, imbrûlé, des moteurs des bateaux.

Imaginez, en référence votre véhicule essence ou diesel qui perdrait, dans l'environnement, entre 2 et 3 litres de carburant par plein !

Pour bien comprendre le phénomène, il faut s'imaginer que ces émissions de gaz imbrûlés s'ajoutent à celles des polluants de la combustion de la partie, brûlée, de ce carburant...

Selon les projections du Lloyds de Londres, la consommation de LNG, à des fins de transport maritime, passera, d'ici à 2030, de 15 à 30 millions de tonnes annuelles

En violet les émissions de la drague bien-nommé Eco-Delta

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Transport & Environment

L'association a mené une campagne de mesure en novembre 2021 dans le port de Rotterdam, à la recherche des nouvelles stars du transport maritime, les navires fonctionnant au LNG.

Équipés de caméras OGI dernier cri, les opérateurs ont enregistré d'importants dégagement de méthane gazeux, non brûlé, des cheminées de deux navires LNG présents lors de leur intervention.

Crée il y a trente années, Transport & Environment milite pour un transport propre. L'association est à l'origine des quotas CO2 des véhicules et camions en Europe, du dieselgate et agit intensivement contre le bio-diesel à l'huile de palme.

La campagne 2020 de T&E a conduit Uber à orienter ses opérations européennes vers l'utilisation de véhicules électriques.

 

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