16 Novembre 2022
Sur les voiliers modernes, et plus particulièrement sur les monocoques de type "deck saloon" et sur les catamarans, les surfaces vitrées (baies fixes et ouvrantes)augmente sans cesse.
Les hublots de coques ont fait leur apparition sur presque tous les voiliers et les ouvertures des roofs s'élargissent.
C'est super, la lumière rentre plus facilement à bord, tout est clair, on voit dehors, de presque partout.
Mais pour quelle raison n'était-ce pas ainsi sur les voiliers des générations antérieures ?
Parce que, en cas de gros temps, ces baies sont des points faibles !
Ces vitrages sont réalisés en PMMA (polyméthacrylate de méthyle), connu sous la marque Plexiglas un matériau nettement moins solide que le composite qui l'entoure.
La rupture d'un hublot ou d'un vitrage est un incident bien moins rare qu'on ne l'imagine. L'incident survient régulièrement et entraîne presque toujours la perte du navire quand il ne s'agit pas de pertes hulaines.
Pour s'en prémunir, on utilisait depuis l'invention des hublots, des volets de tempête, des accessoires aujourd'hui disparus...
Les hublots fixes de coque ont tendance à s'élargir et s'agrandir. Or, plus le vitrage est large, moins il est rigide. Sa résistance aux impacts des vagues diminue avec sa taille.
Les voiliers de voyage embarquent des vitrages qui ont caractéristique commune, ils sont fins et allongés pour limiter leur déformation au choc.
Sur certains voiliers de série destinés à partir loin, des propriétaires choisissent de condamner les plus importants en réalisant une reprise de stratification définitive.
Mais la présence de ces ouvertures est si agréable à l'escale, alors la décision de les condamner définitivement est difficile à prendre !
La seconde solution consiste à réaliser des volets extérieurs de protection.
Ces volets sont destinés à être montés en prévision d'une traversée.
Boulonnés sur les cabres des hublots, lorsque ces cadres sont apparents, ils permettent d'ajouter une protection extérieure.
La découpe sur mesure de panneaux PMMA ne pose pas de gros problèmes, c'est plutôt leur fixation sur les cadres des hublots qui est problématique.
En présence d'un cadre, on peut utiliser des écrous rivetés qui reçoivent des boulons traversant les voltes de protection.
En l'absence d'un cadre, il faudra visser/coller/stratifier des inserts dans le bordé ou choisir une platine à contreplaque intérieure.
Le volet peut être réalisé en PMMA ou en métal laqué ou anodisé ou encore en bois vernis.
Un joint néoprène de type compribande vient se placer entre le volet et l'ouverture qu'il protège. Il sera écrasé par la compression obtenue au boulonnage.
A gauche le type de platine ici utilisée pour fixer une capote de descente à droite, le volet amovible, ici en aluminium
Avec très peu de matériel, on peut parvenir à étancher un hublot cassé. C'est une opération probablement très délicate à mener en plein stress d'une casse de vitrage et en plein envahissement du bateau...
Il faut peu de chose, mais tout de même un morceau de contreplaqué (12-15mm) de la largeur et hauteur de la plus importante ouverture du bateau, une ou deux tiges filetées et leurs écrous papillons et quoi que ce soit qui puisse servir de joint. Un matelas de yoga, un morceau de mousse d'un coussin...
On plaque le panneau depuis l'extérieur sur l'ouverture défaillante en appliquant le "joint" sur ses contours. Les deux tiges filetées traversent le volet ainsi que deux cales, une par tige, auquelles elles sont arrimées.