Le chantier naval suédois de Karlskrona (Comté du Bleckinge - Sud de la Suède) vient de lancer la construction du second A26 destiné à la Marine Royale scandinave (Marinen) pour une livraison prévue en 2022, la construction du premier ayant débuté en 2015.

Avec le programme A26, la Suède fait son retour sur le marché des sous-marins de combat. Au grand dam de l'Allemand TKMS dont il se dit qu'il avait racheté le chantier suédois en 1999 pour mieux le faire disparaître, avant que d'être obligé de le céder à vil prix à Saab il y a 3 ans, par les autorités de Stockholm.

Les deux sous-marins A26 en cours de construction sont des unités diesel-électriques de 65.5m de long pour 2200 tonnes de déplacement en plongée, armées par un équipage de 17 à 26 marins, susceptibles d'embarquer jusqu'à 35 personnes (des commandos), équipées de 4 tubes permettant de lancer des torpilles de 533mm ou les nouvelles armes de 400mm développées par Saab, tant pour des sous-marins que des navires de surface.

Trois originalités distinguent les A26 : un design de kiosque reconnaissable en mille, un système de propulsion anaérobie AIP Sterling MkIII (qui motiva l'allemand TKMS à racheter Kockums) qui rend les sous-marins suédois particulièrement silencieux, tout en augmentant leur capacité de naviguer en plongée, et enfin, l'intégration d'un module multi-missions, situé entre les tubes lance torpilles, doté d'une trappe de 1.5m de diamètre, permettant de déployer drones, engins sous-marins et commandos en toute discrétion.

Une partie de ces innovations sont d'ailleurs en cours d'intégration sur 2 sous-marins suédois en cours de refonte à Karlskrona, les Gotland et Uppland, deux des trois A19 de classe Gotland en service dans la Marinen depuis 1996 et 1997.

Cette démarche pragmatique, vise à tester de fait ces innovations sur des unités directement opérationnelles - remise en service prévues en 2018 et 2019 - tout en renforçant l'efficacité de la flotte suédoise face à la Russie, dont les provocations en Baltique ces dernières années, ont incité le gouvernement Suédois à renforcer considérablement sa politique de défense.

Sous-marin Saab Kockums A26 : 1 programme, 3 déclinaisons

Le programme A26 de Saab Kockums, s'il matérialise le retour de la Suède sur le marché des sous-marins, ne peut s'appuyer que sur l'export pour se pérenniser, et amortir les gigantesques investissements réalisés dans ce domaine.

Saab Kockums se positionne ainsi face à TKMS et à Naval Group sur le marché des 4 nouveaux sous-marins polonais Orka et des 4 sous-marins néerlandais prévus pour remplacer les Walrus.

A ces fins, Saab Kockums a développé des partenariats avec des chantiers locaux pour travailler en transfert de technologie, Nauta de Gdansk et Damen aux Pays-Bas, une démarche que Saab développe par ailleurs dans les avions de combat pour ses Gripen E.

Cette stratégie export a poussé le Suédois à imaginer 3 déclinaisons de son A26.

A côté de la version destinée à Marinen et dénommée "Oceanic", destinée tant à des navigations côtières, qu'hauturières, le chantier a travaillé sur un modèle côtier plus petit, l'A26 "Pelagic" (moins de 50m de long pour 1000 tonnes), et une version plus grande, à plus long rayon d'action, l'"Oceanic Extended Range ER" destinée aux Pays-Bas (82m de long pour 3000 tonnes).

Sachant que l'A 26 peut intégrer un tronçon spécifique, permettant d'embarquer 18 missiles de croisière Tomahawk américains, pour lancement vertical, un tronçon développé en partenariat avec le britannique Babcock, et qui répondrait particulièrement bien aux attentes du gouvernement polonais.