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Egypte – Naval Group supplanté par TKMS pour la vente de deux corvettes 

Les négociations entre l’Egypte et l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) concernant l’achat par le pays de deux corvettes Meko A200 devraient bientôt aboutir, au détriment du français Naval Group (ex-DCNS). 

Corvette Gowind 2500 & Meko A-200
Corvette Gowind 2500 & Meko A-200

Corvette Gowind 2500 & Meko A-200

TKMS, bénéficiant de l’aide appuyée du gouvernement allemand et du milliardaire français Iskandar Safa, est sur le point de rafler un contrat pourtant destiné à l’origine à Naval Group.

Les négociations entre le groupe allemand et l’Egypte porteraient en ce moment sur les équipements des deux corvettes Meko A200. Chez Naval Group en revanche, c’est le pessimisme qui prévaut quant à l’hypothétique vente des deux dernières corvettes Gowind 2500 à la marine égyptienne. Le groupe français avait déjà vendu au pays quatre corvettes Gowind 2500 en 2014. 

Le Caire mettra d’ailleurs à l’eau jeudi la première des trois Gowind 2500 construites localement par le chantier militaire égyptien Alexandria Shipyard, une cérémonie à laquelle ne participeront ni le maréchal Sissi, actuel chef de l’Etat, ni son nouveau ministre de la défense, Mohamed Zaki. Des absences qui ne font qu’attiser le pessimisme chez Naval Group. 

L’intérêt de l’Egypte pour l’offre de TKMS reste étrange, sinon énigmatique ; les deux corvettes Meko A200 sont deux fois plus chères que les Gowind françaises (1 milliard d’euros, contre 500 millions pour l’offre de Naval Group). Un prix toutefois loin des 2,1 milliards d’euros déboursés par l’Algérie en 2012 pour deux autres Meko. Ce projet d’achat n’a aucune « rationalité opérationnelle et logistique puisqu'il ajoute une classe de bâtiments à la marine égyptienne (formation, MCO) », explique-t-on à La Tribune.

Enfin, les corvettes Meko A200 n’auront aucun impact sur l’industrie égyptienne, car elles seront intégralement construites en Allemagne, dans les chantiers navals de Kiel.

La France a de son côté proposé une flotte homogène à l’Egypte : 1 frégate FREMM, 6 Gowind 2500 et 2 BPC. Une offre qui pourrait permettre au pays de « rationaliser » sa flotte, constituée de vaisseaux d’origines diverses ; BPC français, sous-marins allemands et russes, patrouilleurs américains, corvettes russes, sud-coréennes et françaises, frégates russes et françaises… 

Naval Group avait également proposé une construction locale des bateaux, qui contribuerait à la modernisation du chantier militaire égyptien d’Alexandrie. 

Au-delà de l’Egypte, la France souhaitait créer dans la région un « club Gowind » ; avec les Emirats Arabes Unis (2 corvettes en cours de négociations), l’Egypte (4 exemplaires vendus et 2 en option), Naval Group vise désormais l’Arabie Saoudite, pour 5 unités. 

Les corvettes Gowind 2500 pourraient ainsi assurer la sécurité des voies de communication au Moyen-Orient, notamment en Méditerranée et en Mer Rouge, avec du matériel français et une interopérabilité totale avec la Marine Nationale.  

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