ActuNautique.com

Recyclage composite 2/2 : Les méthodes de traitement

Deuxième volet de notre série sur le recyclage du composite, cet article porte sur les différents moyens de traiter les déchets composites issus des activités nautiques.

Quelles sont-ils ? Quel est leur degré d'efficacité ? Ou en est-on dans le traitement de ces déchets ?

 

L'enfouissement ou stockage


Les grands objets, comme les pales d'éolienne, lourdes et difficiles à déplacer, sont généralement, pour des raisons de coût, découpées en rondelles puis enfouies dans le sol.


 

La valorisation énergétique

Cette filière, qui prends la seconde place après le stockage, consiste en un tri suivi d'un broyage des matériaux afin de les transformer en combustible de qualité moyenne. Moyenne car ces composites dégagent des cendres et des fumées (qui sont partiellement traitées) mais également en raison du faible rendement thermique du combustible obtenu. Il s'agit alors de combustibles solides de récupération (CSR) destinés à être brûlés dans les fours des cimenteries ou dans des chaudières spécifiques.

Les composites broyés

Les deux techniques suivantes permettent, quant à elles, de remettre en circulation des matières pouvant entrer dans la composition de nouveaux objets composites. Toutefois, ces deux méthodes abîment les fibres en les raccourcissant considérablement. Du coup, si on peut les réutiliser, ce sera pour d'autres applications que celles dont elles sont issues. Ces méthodes ne sont pas circulaires.

 

La pyrolise

Les composites sont coupés ou broyés. Lorsqu'ils sont coupés, on parvient à récupérer des fibres plus longues que lorsqu'ils sont broyés (10 à 20 centimètres contre une dizaine de microns).

On récupère également du combustible, gaz et résidus solides CSR.

La méthode convient bien au carbone qui ne souffre pas de ces hautes températures à la différence du verre.

 

Séparation mécanique broyage et récupération

Cette méthode consiste à broyer très fin le composite pour en faire une poudre comportant des fibres. Avec cette méthode, on ne sépare pas la résine des fibres et c'est l'ensemble du composite ,qui est tamisé pour en obtenir différentes granulométries.

Les produits obtenus lorsqu'ils sont tamisés pour en faire des fibres longues, servent à donner des caractéristiques d'élasticité au béton, le béton fibré, tandis que celles qui sont broyées en poudre servent à réaliser des objets en composite aux qualités mécaniques moindres que celles de la fibre dont ils sont issus.

 

Les pistes expérimentales autour de la fibre de carbone

Pour le carbone, les enjeux sont importants, car des volumes importants de déchets de fin de vie vont voir le jour. La plupart des avions de ligne sont composés, pour beaucoup de cette fibre.

La vapothermie

Thermolyse à catalyse par vapeur d’eau, assurant un meilleur transfert thermique. Le procédé permet la valorisation de fibres de carbone sous forme de fibres coupées, pellets et de mat.

 

La solvolyse

Alors que la pyrolyse brûle les composites pour séparer les fibres des résines, la solvolyse utilise l'eau comme solvant, en l'ayant mise à l'état « supercritique » (un état intermédiaire entre l'état gazeux et liquide). Pour ce faire, on introduit dans une sorte de cocotte-minute géante, le réacteur, des solvants et catalyseurs, qui portés à 200° C, décomposent le composite qui y a été introduit.

 

Le réacteur de solvolyse

Ces deux dernières pistes sont particulièrement intéressantes, car elles produisent des fibres entières aux propriétés non dégradées, capables d'être réutilisées dans les mêmes applications que celles pour lesquelles elles ont été initialement fabriquées.

Partager cet article

Repost0