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Lors du salon Electric & Hybrid Marine World Expo, quatre associations majeures du secteur maritime ont annoncé la création de la Global Alliance for Maritime Electrification (GAME). Cette nouvelle coalition internationale, portée par des acteurs à but non lucratif, vise à accélérer la transition vers des transports maritimes sans émission, en concentrant ses premières actions sur les navires commerciaux, fluviaux et côtiers.

Le projet réunit l’IEMA (International Electric Marine Association), la ZESTAs (Zero Emission Ship Technology Association), le Maritime Battery Forum (MBF) et l’EOPSA (European Onshore Power Supply Association). Ensemble, ces quatre structures fédèrent plus de 250 organisations réparties sur tous les continents. L’objectif commun : stimuler l’innovation, renforcer les politiques publiques et favoriser la coopération industrielle autour de solutions électriques concrètes.

L’initiative prend forme dans un contexte où la pression climatique devient de plus en plus forte, et où le transport maritime reste un poste d’émission encore sous-réglementé. Si l’attention médiatique se concentre souvent sur les grands navires et les ports de commerce, ce sont en réalité les navires de petite et moyenne taille, opérant près des côtes, qui représentent un potentiel immédiat de transition énergétique.

« Nous avons une opportunité réelle d’électrifier rapidement les ferries, les navettes passagers, les navires de service et les bateaux de travail », explique Adria Jover, président de l’IEMA. Selon lui, la mise en commun des efforts permettra de parler d’une seule voix lors des grands rendez-vous de l’industrie et d’éviter les redondances dans les initiatives déjà en cours.

GAME s’appuie sur trois axes principaux :

• Représentation sectorielle, avec la participation conjointe des membres à des événements internationaux.

• Recherche collaborative, via le partage de feuilles de route techniques, le développement de standards communs et l’identification de financements pour les projets d’innovation.

• Plaidoyer politique, notamment auprès des instances comme l’OMI, l’ISO et les régulateurs nationaux, pour favoriser l’harmonisation des normes et rassurer les investisseurs.

« L’électrification n’est pas une hypothèse, c’est une solution immédiatement applicable », souligne Roland Teixeira, président de l’EOPSA. Il rappelle le rôle stratégique de l’alimentation électrique à quai, qui permet de réduire les émissions des navires à l’arrêt dans les ports.

Le lancement de GAME intervient également dans un climat de fragmentation réglementaire, de manque d’infrastructures et de sous-financement chronique des projets R&D. Des freins que les membres de la coalition veulent lever grâce à une action coordonnée.

« Les batteries constituent un levier essentiel de la propulsion zéro émission, mais elles doivent s’intégrer dans un écosystème technologique plus vaste », précise Syb ten Cate Hoedemaker, directeur du Maritime Battery Forum. Il insiste sur la nécessité d’une approche systémique pour réussir la transition énergétique du secteur.

La coalition prévoit, dans un premier temps, de produire des documents de position sur les grandes orientations technologiques et de renforcer sa présence dans plusieurs zones géographiques clés : Amérique du Nord, Europe, Chine, Inde et Pacifique Sud.

De son côté, Madadh MacLaine, secrétaire générale de ZESTAs, résume l’ambition de GAME en une phrase : « L’électrification, c’est zéro gaz à effet de serre, zéro pollution, et un impact minimal sur les écosystèmes. »

En se donnant pour mission de mieux structurer les initiatives en faveur du transport maritime électrique, GAME entend jouer un rôle de catalyseur dans la décarbonation d’un secteur en pleine mutation. Pour ses fondateurs, ce n’est pas un projet de long terme, mais une réalité à mettre en œuvre dès maintenant.