5 Octobre 2025
Rafales à plus de 50 nœuds, ciel lumineux et ambiance d’exception : le rideau est tombé sur une 27ᵉ édition des Voiles de Saint-Tropez qui restera dans les annales. Alors que le vent soufflait fort sur le port varois, les marins ont préféré les amarres aux voiles ce samedi matin, remplacées par une remise des prix conviviale sur la place des Lices. Une conclusion à la hauteur d’un événement qui a réuni les plus grands noms de la voile mondiale, entre champions olympiques, vainqueurs de la Route du Rhum et légendes de l’America’s Cup.
Pour Pierre Roinson, président de la Société Nautique de Saint-Tropez, le cru 2025 s’inscrit parmi les plus réussis :
« Nous n’avions jamais eu autant de grandes unités parmi les 81 bateaux de Tradition, et la flotte des 41 Maxis était d’un niveau remarquable. Les conditions de vent étaient légères mais suffisantes pour valider toutes les courses. J’ai été impressionné par la majesté et la manœuvrabilité d’Atlantic, toujours spectaculaire au départ. À bord de ces bateaux, il n’y a que des amoureux de la mer et du yachting, et cette atmosphère bienveillante reflète parfaitement l’esprit corinthien des Voiles. »
Il salue aussi l’implication du nouveau partenaire Edmond de Rothschild, organisateur d’une « soirée des équipages » particulièrement réussie :
« Ils ont parfaitement compris l’esprit que nous souhaitons préserver. La présence de Charles Caudrelier ce week-end, toujours disponible et accessible, illustre cette ouverture. »
Pour Georges Korhel, principal race officer, cette 27ᵉ édition est aussi une réussite technique :
« Nous avons encore progressé sur la gestion des parcours Maxis et notre coordination avec l’IMA. Les comités sont désormais bien rodés et les concurrents très disciplinés. Je garderai longtemps en mémoire le départ du Trophée Rolex, avec Atlantic et les grands yachts alignés sur une même ligne : un moment extraordinaire. »
Korhel plaide toutefois pour de futures évolutions :
« Il faudra repenser certains parcours pour éviter les croisements au reaching et réduire le nombre de classes en Tradition. Ce serait plus lisible et plus fluide. »
Les grands vainqueurs 2025
Sur l’eau, le niveau sportif a été à la hauteur du prestige.
Le Trophée Edmond de Rothschild, récompensant le meilleur Maxi 1, revient à V (Karel Komarek), qui s’impose au terme d’une semaine quasi parfaite.
En Maxi GP, Django 7X (Giovanni Lombardistronati) l’emporte d’un souffle devant Vesper, tandis que Twin Soul B (Federico Lunardini) domine la classe Maxi 3.
Yoru (Luigi Sala) triomphe en Maxi 4, et Crazy Diamond (Enzo Pellizzaro) signe un sans-faute en Maxi 5, remportant également la Coupe de la Ville de Saint-Tropez du meilleur Maxi toutes catégories.
Le prestigieux Trophée Rolex des Big Boats revient à Cambria (Chris Barkham), maître des flots devant Elena of London et Atlantic.
Dans les autres classes Tradition, les victoires sont allées à Spartan (Grand Tradition), Kizmet (Époque Aurique), Varuna VII (Époque Marconi A), Sonny (Époque Marconi B), Argynne III (Classique Marconi), Kiwi Magic (12 m JI), Lelantina (Cruiser) et Il Moro di Venezia (IOR), également vainqueur de la Club 55 Cup face à Mariella.
Le Centenary Trophy, organisé par le Gstaad Yacht Club, a sacré Leonore, barré par la légende italienne Mauro Pelaschier, devant Olympian et Mariska.
Du côté des voiliers Modernes, Vesper (David Team) décroche le Trophée BMW en IRC 0, confirmant sa régularité face à Zen et Nanoq.
En IRC 1, Vito 2 (Gian Marco Magrini) s’impose après un mano a mano serré avec Zappy S, tandis que Give Me Five (Adrien Follin) domine la catégorie IRC 2, remportant le Trophée Suzuki Marine.
Chez les IRC 3, le légendaire Pride (William Grave) s’adjuge la victoire et la Coupe de la Ville de Saint-Tropez du meilleur Moderne, confirmant sa suprématie dans cette catégorie très disputée. Enfin, Corto Maltese (Michele Colasante) triomphe en IRC 4.
Au-delà de la compétition, les Voiles de Saint-Tropez 2025 ont brillé par leur atmosphère unique, faite de partage et de convivialité. Le concours de boules, remporté par Moogli, et le défilé des équipages, où Pride s’est de nouveau distingué, ont rappelé que cet événement n’est pas seulement une régate, mais une véritable fête de la mer et des marins.
Le spectaculaire feu d’artifice du vendredi soir a offert une conclusion magique à cette semaine de régates, avant une ultime journée ventée qui a confirmé la solidité et le professionnalisme d’une organisation désormais exemplaire.
Entre tradition et modernité, performances de haut vol et ambiance chaleureuse, les Voiles de Saint-Tropez ont une fois de plus démontré leur singularité dans le calendrier nautique international.
Comme le résume Pierre Roinson :
« Les Voiles, c’est avant tout un état d’esprit. La mer, la passion, la beauté des bateaux et le respect de ceux qui les font vivre. Tant qu’on gardera cela, l’événement restera unique. »