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SNCM - la survie de l'entreprise se joue dans les jours à venir

sncm

 

C'est la teneur d'un courrier adressé par la direction de l'entreprise aux députés.

 

Sans surprise aucune, une fois les élections municipales passées, la réalité semble enfin rattraper la SNCM.

 

Après des mois d'aternoiements, d'annonces pour le moins surréalistes, comme l'acquisition de nouveaux bateaux voire une cession à un groupe norvégien malgré la couperet pesant sur l'entreprise relatif aux 440 millions d'aides indues à rembourser à l'Etat, la SNCM fait désormais face à ses inéluctables échéances.

 

Après l'échec de Veolia de reprendre le contrôle d'une filiale à la dérive, la cessation de paiements semble inévitable pour l'inénarable Société Nationale Corse Méditerranée.

 

Marc Dufour, président du directoire de la compagnie et Gérard Couturier, président de son conseil de surveillance, ont, dans un courrier adressé aux députés, indiqué que la survie de leur compagnie se jouait dans les jours à venir, précisant que l'effort de redressement ne devait pas être stoppé du fait des contentieux européens en cours.

 

En bref, ils indiquent que l'application dogmatique du jugement européen exigeant le remboursement, par la compagnie, de 440 millions d'euros d'aides indues, entrainerait son dépôt de bilan avec de lourdes conséquences sociales.

 

Faut-il s'en étonner aujourd'hui ? 

 

Dans le courrier adressé aux députés par les deux patrons, deux points semblent particulièrement choquants.

 

Tout d'abord, le fait d'associer le qualificatif de dogmatique à une décision de justice : le "système SNCM" serait-il au dessus de la loi ? La loi ne devrait-elle pas s'appliquer à la SNCM, justement parce qu'elle est la SNCM ? 

 

Ensuite, le chantage à l'emploi véhiculé par ce courrier. Appliquer la décision de justice aurait de lourdes conséquences sociales.

 

Certes, et alors ???

 

Est-ce au contribuable de payer les salaires et écarts d'une structure par nature déficitaire ? 440 millions d'euros de subventions pour 2500 salariés, c'est 176 000 euros d'argent public par salarié de la SNCM !! 

 

Dans ce contexte, faut-il vraiment s'inquiéter d'une probable disparition de cette société ? 

 

Non, assurément, car la faillite de la SNCM telle qu'opérant aujourd'hui, entraînerait de facto, la création d'une nouvelle compagnie, dotée d'une flotte moderne, construite sur des bases plus sérieuses, avec des personnels motivés et une structure de coût dimensionnée à la réalité du marché.

 

Aujourd'hui, les deux patrons de la SNCM sont dans leur rôle, en envoyant leur courrier aux députés. Comme ils l'étaient en empêchant leur actionnaire majoritaire de reprendre le contrôle de sa filiale. 

 

Jusqu'à quand ? Telle est la question...

 

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