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Prendre une année sabbatique et partir à l'aventure : même pas peur ?!

clemence rebours - vignette actunautique-copie-1"Mais... tu n'as pas peur ??" Eh bien ça dépend du moment auquel vous posez la question ! 

 

Le 28 décembre 2012, Santiago - Chili

 

Lors de la préparation d'un grand voyage, les questions, parfois surprenantes, de l'entourage ont le mérite de nous interroger sur ce qui nous semble évident, nous rendre compte que ça ne l'est pas pour tout le monde. C'est une période pendant laquelle on apprend énormément sur soi, on suscite des discussions et des débats profonds et intéressants avec et parmi ses proches. On découvre que certaines personnes se révèlent être d'un grand soutien et qu'on en rencontre des nouvelles qui sont formidables. Et que rien que ça, ça valait la peine... 

 

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A la naissance du projet, 

c'est l'exaltation. Tout est évident, le projet se dessine de lui-même. On distingue à peine les raisons profondes qui nous poussent à nous lancer mais on sait que ce sont les meilleures du monde. On sait à peu près comment on va partir et que cette façon de faire est celle qui répond le mieux à nos attentes. Le cœur bat, on se sent vivre. Sans trop savoir pourquoi, j'ai noté mes motivations, mes objectifs, ce qui comptait le plus à mes yeux et comment je voulais que cette année se déroule dans les grandes lignes. Tout cela tient dans quelques "bullet points". Première preuve que l'instinct est une chose géniale car il FAUT en conserver une trace ! A ce moment-là, la peur n'ose pas montrer le bout de son nez, ça ne servirait à rien, elle serait renversée par l'enthousiasme. 

 

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Pendant la préparation, 

on est comme en dehors de soi. Il y a des milliards de choses à barrer sur la to-do-list qui ne cesse de s'allonger. Gestion du temps, organisation, recherche du bon prix, on devient spécialiste de pleins de trucs : qualités d'un duvet, polaire vs duvet, aluminium vs acier, systèmes de recharge de batteries, volts et ampères, vaccins... C'est super intéressant, on se pose tout plein de questions pratiques. "Pratiques", le mot est dit ! La peur est tenue à distance puisqu'on est en dehors de soi ! (Malin l'esprit...). Qu'un proche l'évoque, l'énergie déployée pour tout boucler à temps balaye la question d'un revers de main, avec force conviction, à l'aide de réponses pratiques et imparables. On convainc autant l'autre que soi-même donc merci de ne pas TROP insister ni chercher la faille, mais plutôt de suggérer les solutions en même temps que les problèmes :-). On jette de temps en temps un œil à ses notes, pour vérifier qu'on ne s'écarte pas trop du projet initial. 

 

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Mais une fois que tout est prêt, tout juste avant de se lancer, 

c'est là que la peur arrive d'un coup, et elle envahit tout. Elle nous retourne brutalement toutes les questions auxquelles on a déjà répondu mais en y insidiant un poison qui nous fait tout voir de l'autre côté. La dark side... On manque de s'écrouler sous leur poids ! Alors on reprend ses petites notes et on essaye de reprendre son calme, en se convaincant qu'on a pris cette décision à tête reposée, que tout tient bien la route et nous correspond, ça aide vraiment. Mais bientôt ça ne suffit plus. Et c'est au tour des amis et de la famille de nous rassurer, de nous rappeler nos réponses, nos arguments infaillibles que l'on défendait becs et ongles jusqu'alors. Et nos proches lâchent LA phrase qui fait du bien : "si tu n'aimes pas, tu rentres, tu n'es obligée de rien". On le savait mais on se le dit, et on le dit. Et ça soulage ! 

 

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Maintenant que le premier pas a été fait, 

à chaque tournant, chaque imprévu, elle revient. Elle en profite parce qu'elle sait que peu à peu, je vais la dompter. Et ce sera formidable !

 

 

C. Rebours

"A Rumbo Libre en Amérique du Sud"

 

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