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Rallye de l'ARC : la vie au rythme du vent, le 1er décembre...

clemence rebours - vignette actunautique-copie-1Capricho sur le Rallye de l'ARC : la vie au rythme du vent... ou plutôt devrais-je dire, après les premiers jours d'acclimatation à notre transatlantique, la vie au rythme du sommeil et de l'absorption d'aliments !

 

A bord de Capricho, le 1er décembre 2012, 19h17 - 26* 18'.316N - 029* 19'466O. 

 

On m'aurait menti ??

"Pour une transat', facile, tu n'emportes qu'un maillot de bain !". Depuis 4 jours, nous ne sortons qu'en Gore-Tex. OK, c'est plutôt pratique d'avoir du vent et OK il est plutôt du genre pas froid, même la nuit, MAIS IL SOUFFLE !!! Pétole, ô ma pétole, où es-tu ?!

 

quart-sur-le-Capricho-lagoon-560.JPG

 

 

La "tripulacion" la mieux nourrrie de l'ARC !

L'indigestion, quant à elle, rôde. Mon estomac, plutôt sympa en général, commence à se révolter contre le régime "dormir-manger" (des cycles courts et rapprochés, évidemment). Je décide d'être raisonnable... mais lorsque l'équipage sort l'une des meilleures choses inventées en ce monde, des Chips Ahoy, je craque. Mon estomac, lui-même, reconnait et admet l'exception. Julian prévoit d'organiser des séances d'aérobic. Oscar, qui adore cuisiner, promet qu'on est l'équipage le mieux nourri de l'ARC : je veux bien le croire ! 

 

 

Changement de quarts à notre avantage !

L'organisation nouvelle devrait encore nous aider à réguler tout ça : nous sommes passés à des quarts de 2h, avec 4h de repos : Oscar et moi démarrons, Alvaro et Julian suivent avec Oscar en veille pendant 1h, Romain prend le relais de la veille pendant 1h, puis il assure seul le dernier quart. Nous avons donc toujours autant de quarts mais ce système nous permet de nous reposer davantage, la sécurité étant assurée par Romain ou Oscar. Nous commençons à manier les outils de navigation et à faire les manœuvres avec davantage d'aisance. Heureusement car notre capitaine est sans pitié... :-).

 

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La météo pour les nuls

Chaque jour ou presque nous lisons les fichiers météo, qui commencent également à se révéler plus compréhensibles ! Ensemble, et avec l'aide de Romain, nous les analysons et définissons notre stratégie pour les jours à venir. C'est super intéressant de voir à quel point on peut assez "simplement" comprendre et anticiper le temps qui nous tombe sur la tête ! (et en bateau, tenter de tirer profit de ces systèmes dépressionnaires et anticycloniques pour trouver les vents favorables). De là à équiper ma bici d'un baromètre, elle qui n'a pas encore d'altimètre ni même de GPS, c'est peut être un poil exagéré mais je vois l'intérêt d'en avoir un chez soi, ne serait-ce que pour être prêt pour la prochaine transat' ! Alvaro est le roi des statistiques, il tient des milliards de tableaux à jour avec toute les données et il est capable de donner vitesse moyenne, distance parcourue, etc en quelques secondes !

 

Les pronostics sont lancés ! 

Nous avons, très officiellement et secrètement, chacun établi notre pronostic sur la date et l'heure d'arrivée à Saint Lucia. Fruits du pifomètre ou de calculs savants (Alvaro manipule les fonctions et applis dédiées de l'iPad avec une grande dextérité : applis type Navionics à télécharger absolument avant d'embarquer !), nous prévoyons une arrivée entre le 12 et le 14 décembre (pronostics à découvrir sur http://viaje-caprichoso.tumblr.com). Seul Alvaro prévoit une arrivée éclatante à Rodney Bay le 12/12/12 à 12h12, nous autres prévoyons de mourir (de la prédiction maya, bien sûr) en mer. Nous sommes tous d'accord pour affirmer que ce serait un lieu sacrément enviable ! Mon choix du 14 étant bien entendu nourri de l'espoir d'avoir au moins une journée de faible vent (je révise mes vœux : une pétole aggravée ne me vaudrait que du moteur !). 

Les paris sont ouverts jusqu'au 7 décembre, nous lirons vos pronostics (en commentaire ci-dessous) à Saint Lucia... :-) 

 

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La prévoyance...

Romain fait régulièrement le tour du bateau : visserie, écoutes, lattes...Il réajuste et revisse ce qui doit l'être. La navigation est longue, et nous restons longtemps sur le même bord : tous les petits éléments sont très sollicités et une bonne observation permet de prévenir la casse. La même règle de prévoyance s'appliquera bientôt à ma monture !

 

Gadgets et autres cochoncetés électroniques

Moi qui étais hostile aux liseuses, je viens de teminer mon premier livre électronique téléchargé un peu par hasard sur Galak, ma tablette. Je reconnais que c'est bien pratique, surtout qu'il m'a fallu faire, pour un tel voyage, un choix drastique parmi les livres emportés, ce qui me laissait sans lecture légère... Me reste à voir si la batterie de Galak tiendra le coup et si mes coups de pédale suffiront à la recharger via mon système e-Werk (recharge grâce à la dynamo du vélo). Hep la, je vous entends : "Tablette, MP3, GoPro... Bonjour le retour aux choses simples !". Hé, les gars, je suis sur un Lagoon 560 tout de même... ;-)  

 

Côté photos, je vais vous épargner les innombrables couchers de soleil qui ne rendent jamais aussi bien qu'en vrai. D'autant plus que pour l'instant, je vais casser le mythe, ils n'ont à mes yeux rien d'épatant ! 

 

Capricho-transat-rallye-de-l-Arc-2012.JPG

 

La minute poétique : les vagues

Les vagues, par contre, me fascinent. Sans obstacles, elles sont longues et emportent parfois le bateau sur des surfs allant jusqu'à 15, voire 17 nœuds ! (contre environ 8.5 à 9 nœuds en temps normal) Elles arrivent par l'arrière ou légèrement de côté, on les sent soulever le bateau, puis après un moment d'hésitation, elles le laissent sur place, retomber par l'arrière, le nez en l'air. Vexé, il marque un coup d'arrêt. Ou alors elles décident de l'embarquer avec elles, on le sent alors gonfler ses voiles, devenir puissant, et piquer du nez pour les suivre. Si Romain a connu des surfs à 30 nœuds qui se terminent brusquement avec le bateau qui plante son nez jusqu'au mât, moi, ces vagues et ces surfs me donnent des frissons ! Ca dure des heures, je ne m'en lasse pas. Je les regarde venir en me demandant laquelle nous fera vibrer. Dans ces moments, je suis un peu comme Brice de Nice, j'attends la vague parfaite :/. Cela étant dit, heureusement que les lits sont confortables car les secousses peuvent être violentes...

 

Ce soir, c'est vent stable à 17 nœuds et mer plutôt plate : on avance bien, et on garde l'espoir de grapiller quelques milles au Feliz !

 

 

C. Rebours

"A Rumbo Libre en Amérique du Sud"

 

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