En procédure de sauvegarde, le chantier rochelais vient d'être lâché par l'un de ses soutiens financiers.

Coup dur pour le chantier Latitude 46, constructeur rochelais spécialisé dans la construction de bateaux de luxe, qu'il s'agisse de ses voiliers (Tofinou) ou de ses vedettes (Adreyale).

Société réputée qui avait plutôt bien traversé la crise, Latitude 46 a recontré ses premières difficultés il y a un un, avec un déménagement de ses locaux historiques de l'île de Ré à sa nouvelle usine de La rochelle effectué avec 3 mois de retard, en pleine saison nautique, qui a engendré un trou de trésorerie impossible à combler, puis a entraîné son placement en procédure de sauvegarde en mai dernier.

Lâché par l'un de ses soutiens financiers il y a deux mois, cette situation s'est depuis lors agravée, et le passif de la société s'élève à près de 3.2 millions d'euros.

Dans ce contexte, la procédure s'est donc accélérée, et 5 repreneurs se sont faits connaître auprès du tribunal de commerce, pour un rachat du chantier.

Deux constructeurs locaux de bateaux de plaisance, Dufour Yachts, Fora Marine, société en forte croissance bien connue pour ses voiliers de croisière rapides RM, le chantier nordiste Wauquiez (via le groupe Experton) spécialisé dans les voiliers de luxe, Black Pepper, construteur des daysailers Code, concurrents directs des Tofinou, et enfin un proprétaire genevois d'un bateau construit par le chantier Latitude 46, la Suisse constituant un marché export important pour l'entreprise.

La réponse du tribunal de commerce de La Rochelle devrait intervenir lundi.

En attendant, cet exemple montre bien toute la fragilité de la filière nautique et le risque majeur qu'engendrerait pour ses industriels, la mise en place de la taxe mouillage imaginée par le gouvernement, qui selon nos informations, aurait déjà engendré des annulations de ventes auprès de certains chantiers...