4 Juillet 2016
Dans le domaine des bateaux de plaisance, la bataille fait rage actuellement entre deux groupes allemands, Hanse Group s'étant fixé comme objectif à terme, de ravir à Bavaria sa place de N°2 du secteur, derrière l'inaccessible Français Bénéteau.
Initialement positionné sur le secteur de la voile depuis sa création en ex-Allemagne de l'Est, après la réunification (pour bénéficier des généreuses aides la réindustrialisation de la RFA !), Hanse a profité de la crise de 2008 pour reprendre à vil prix des chantiers faillis, afin de diversifier son offre sur le marché des bateaux à moteur, avec les marques Fjord et Sealine.
Avec un chiffre d'affaires d'un peu plus de 100 millions d'euros en 2014-2015, et une croissance à deux chiffres cette année, le groupe se rapproche donc de son compatriote Bavaria, du fait d'une politique de gains de parts de marché relativement efficace, mais coûteuse, basée sur une guerre des prix dans la voile, et la relance de la marque Sealine dans le moteur (par le biais de nouveautés et de prix cassés), relance dont l'objectif est d'équiliber une activité globale dangeureusement centrée sur la voile.
Le groupe compte pour ce faire, sur une organisation industrielle scindée entre l'Allemagne pour l'assemblage des bateaux, et la Pologne pour la construction des coques, qui ne parvient toutefois pas à générer des profits.
Car en deux ans, le groupe aura brûlé près de 9 millions d'euros, la question étant de savoir s'il sera en mesure de redresser ses marges au terme de sa politique d'achats de parts de marché.
Analyse - Si la stratégie du groupe Hanse d'équilibrer son activité entre la voile et le moteur est d'une grande logique, la voile représentant seulement 15% du marché du nautisme, la politique de prix du chantier semble plus inquiétante : il paraît en effet difficile à terme, à une entreprise N°3 d'un marché, de sortir victorieuse d'une guerre des prix qu'elle a engendré, un challenger se développant généralement plutôt par l'innovation. Le groupe est en outre cruellement absent du secteur des multicoques, le plus dynamique actuellement, situation qui a d'ailleurs incité Bavaria à racheter le français Nautitech il y a 2 ans maintenant. Coup de génie ou coup de poker ? Seul l'avenir le dira, mais le pari semble toutefois bien risqué...