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Costa Concordia - une 13ème victime découverte et de possibles passagers clandestins

Cette journée de dimanche aura été bien sombre pour les plongeurs explorant l'épave du Costa Concordia.

 

Les autorités italiennes viennent en effet de revoir à la hausse le nombre de victimes qui s'établit désormais à 13, la liste des victimes pouvant notablement s'élargir si la présence de passagers non déclarée est avérée, comme il semblerait que ce soit le cas.

 

Cet après-midi en effet, le corps d'une femme "endossant un gilet de sauvetage" a été découvert dans une zone imergée située à l'arrière du Costa Concordia, par 10 mètres de fond. Hier déjà, le corps d'une autre femme avait été découvert par 20 mètres de fond.

 

Les autorités pour lesquelles 20 personnes sont encore disparue sont cependant inquiètes comme l'a indiqué Franco Gabrielli, commissaire spécial en charge de l'enquête, en évoquant la possibilité de la présence à bord, au moment du naufrage, de personnes non enregistrées.

 

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Tel serait en effet le cas d'une Hongroise dont le corps pourrait être celui découvert hier. Les membres de sa famille affirment en effet qu'elle les aurait appelé pour les informer qu'elle était à bord du paquebot avec un membre d'équipage. 

 

Il serait donc ainsi possible que des membres d'équipage aient invité à bord, à la dernière minute, des connaissances, sans en avertir personne. Une hypothèse qui signifierait qu'en théorie, un certain nombre de victimes pourrait venir grossir le rang des portés disparus, sans que l'on puisse jamais retrouver leur identité.

 

Une hypothèse que réfute le commissaire de bord du Costa Concordia, Manrico Giampedroni, arguant du fait que tout est électronique à bord du navire et que la compagnie Costa est "une société sérieuse".

 

Ce dimanche, sur les 13 victimes retrouvées, seules 8 ont été identifiées : 4 Français, 1 Italien, 1 Espagnol, 1 Allemand, 1 Hongrois. Parmi les 20 portés disparus, on dénombre 10 Allemands, 2 Français, 2 américains, 1 fillette Italienne, 1 Péruvien et 1 Indien.

 

Les recherches se poursuivent dans l'épave mais sont rendues dangeureuses par les mouvements du navire et son gigantisme, le Costa Concordia comptant parmi les 10 plus gros paquebots en service, avec ses 17 ponts et ses 290 mètres de long.

 

Du côté de l'enquête, le commandant du navire, Francesco Schettino a reconnu avoir fait une "bêtise" en passant à 150 mètres de l'Ile mais indiqué qu'il s'agissait d'une pratique habituelle, l'Inchino (la révérence), une pratique routinière et recommandée afin de faire de la publicité à la compagnie (l'île abrite 1500 personnes !). L'officier a également précisé qu'on lui avait demandé de le faire une semaine auparavant mais que cela n'avait pas été possible du fait de la météo. Des allégations que réfute la compagnie en ayant pris ses distances de l'officier et en ayant dénoncé le non respect des procédures de navigation.

 

Le commandant du Costa Concordia a également précisé que la "boîte noire" du navire ne fonctionnait plus depuis 2 semaines, qu'il avait demandé à la compagnie de la changer, en vain !

 

Si erreur de navigation il y a, les carabiniers cherchent à éclaircir le comportement du commandant du navire qui nie avoir abandonné son bateau, ayant été précipité dans une chaloupe qui serait ensuite descendue à la mer, et n'ayant pas pu remonter à bord par la suite. Il apparaît en effet que la manoeuvre de certaines chaloupes ait été difficile et que certaines personnes aient été blessées à la tête au moment de leurs descente brutale.

 

Les vidéos prises par les caméras de surveillance de la passerelle de commandement pourraient leur apporter une aide précieuse, leurs disques durs ayant été retrouvés entretemps.

 

Egalement au coeur de l'enquête des carabiniers, la vérification des dires du commandant du navire qui affirme avoir réalisé une manoeuvre brillante afin de repprocher son navire du port de Giglio, manoeuvre qui aurait permis de "sauver des milliers de vies". Une affirmation qui laisse certains observateurs perplexes, le navire ayant été privé de machines après le choc avec le rocher, sa cale moteur ayant été totalement inondée.

 

En parallèle à la recherche de survivants et de victimes et à l'enquête judiciaire, les autorités italiennes ont engagé une course contre le montre afin de pomper les 2280 tonnes de fuel lourd stockées dans les réservoirs du navire. Un pompage dont on ne sait pas encore s'il est possible en parallèle au travail de recherche de corps par les plongeurs.

 

Si les réservoirs n'ont pas été percés lors du naufrage, le Costa Concordia n'en a pas moins commencé à déverser dans la Méditerranée "tout ce qui sert à faire vivre une ville de 4000 habitants", solvants, détergents, eaux grises... 

 

Une situation inquiétante sur laquelle plane une menace permanente : que le navire glisse vers le large et coule dans la faille au bord de laquelle il repose. 

 

 

photo : La Repubblica

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