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Solitaire Urgo le Figaro - cap sur l’Espagne et la Ria de Muros Noia

Après une nuit blanche à bagarrer entre vents erratiques, cailloux et paquets d’algues, voici revenu le soleil et un bon médium qui fait renouer avec les vitesses à deux chiffres. Cap maintenant sur l’Espagne et la Ria de Muros Noia où sera jugée l’arrivée de cette deuxième étape.

Solitaire Urgo le Figaro - cap sur l’Espagne et la Ria de Muros Noia

Il reste près de 400 milles à courir dans un vent qui va se renforcer toute la journée et demain. Grand animateur de la course jusqu’à ce midi, Gildas Mahé (Breizh Cola) a cédé sa première place à Anthony Marchand (Groupe Royer- Secours Populaire), décidément très en forme. La flotte s’est étirée (12 milles séparent les leaders des derniers…) et scindée en deux en mer d'Iroise. Atterrissage prévu au cap Finisterre mardi soir.

En voile, la métaphore culinaire a parfois du bon. C’est ainsi qu’à Saint Brieuc, les skippers décrivaient à l’envi leur menu en trois temps : Les côtes bretonnes en hors d’oeuvre, le golfe de Gascogne comme plat de résistance et le cap Finisterre pour le dessert. Et si la météo avait inversé les plats ? En tête à la pointe de Bretagne, Gildas Mahé a été le premier à se rassasier du courant descendant ce matin pour se faire « catapulter » selon son expression vers le golfe de Gascogne. En tête depuis Bréhat, il témoignait encore d’un gros appétit ce matin à la vacation : « Je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai fait les bons choix et j’ai la vitesse ». A 13 heures, le brestois qui avait été contraint d’abandonner la première étape pointait 2 milles devant Anthony Marchand.

Nuit blanche

Pour en arriver là, il avait fallu cravacher toute la nuit dans un vent très faible, de forts courants et des algues en pagaille. Après le passage de l’île de Batz, les traces des Figaros flirtaient plus que de raison avec les cailloux. Corentin Douguet nous apprenait ce matin qu’il avait touché un caillou, sans conséquence heureusement, et Anthony Marchand racontait sa belle frayeur devant Brignogan : « J’avais mis l’alarme sur 20 minutes et le bateau a accéléré pendant ma sieste. Je me suis réveillé à quelques mètres des cailloux, j’ai loffé en grand. Je les voyais à la frontale, je ne sais pas encore comment je m’en suis sorti…»

Elle était rude cette première nuit, sélective aussi et voir des concurrents comme Frédéric Duthil (Technique Voile) ou Ronan Treussart (Les Perles de Saint Barth) coincés aux alentours de la 30ème place en dit long sur le caractère aléatoire de la progression. Charlie Dalin ne disait pas autre chose à 14 h : « Toute la partie dans les cailloux, j’ai eu un souci de vitesse, j’ai eu l’impression d’avoir des algues tout le temps, soit dans la quille, soit dans les safrans, j’en ai retrouvé dans l’arbre d’hélice que j’ai réussi à enlever. Je n’étais pas très véloce et cette période n’était pas évidente pour les nerfs »

Au petit matin, les concurrents déjà bien en retard - 4 milles séparaient le premier du quinzième - n’hésitaient pas à plonger encore plus dans ce jardin de pierres que forme la pointe de Bretagne pour un ballet d’empannages indécis. Avec la renverse, le Chenal du Four tendait les bras à ce groupe emmené par Anthony Marchand dans lequel on retrouvait à l’affût Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), Alan Roberts (Seact Services), Sébastien Simon (Bretagne CMB Performances) et Xavier Macaire (Groupe SNEF) fermant la marche. A l’Ouest, Gildas Mahé était parti depuis longtemps vers le Fromveur, passage au plus proche d’Ouessant où le courant est réputé le plus puissant. Le Brestois était suivi par Erwan Tabarly (Armor Lux), Alexis Loison (Custo Pol) et l’étonnant Hugh Brayshaw (Kamat), bien dans le match depuis Saint Brieuc.

Aiguillage en mer d’Iroise

Pendant plus de deux heures, c’est Pierre Leboucher qui prenait les commandes de la course en distance au but. Le skipper de Guyot Environnement très à l’aise sous spi dans les petits airs avouait « ne pas bien connaître ces passages en mer d’Iroise. J’ai du mal à avoir une stratégie définitive alors je reste au contact de la flotte ! ». Ce n’est pas le cas d’Anthony Marchand qui lui brûlait la politesse au passage du Béniguet dans l’ouest de Molène, obliquant adroitement pour rejoindre la route directe vers l’Espagne.

Chez les bizuths, l’aiguillage fonctionnait de la même manière : Leader ce matin, Thomas Dolan (Smurfit Kappa) parti au large, abandonnait sa place de leader à Thomas Cardrin (Team Vendée Formation), tenant d’une belle 13ème place au général.

Avec le soleil revenu sur la flotte et un vent bien établi à 18 noeuds, les Figaros accéléraient franchement en début d’après-midi. Pour Erwan Tabarly, « c’est le moment de s’alimenter et de dormir un peu » C’est aussi l’heure des comptes :  Au pointage de 17 h, Anthony Marchand confirmait son leadership sur la flotte. Le vent ayant repris de la droite, l’angle de descente du groupe à terre s’est avéré meilleur que pour Gildas Mahé, rétrogradé à ma 6ème place. Les écarts en tête restent faibles et toute la flotte cavale à plus de 11 nœuds droit vers le but. Fin de l’acte I de cette deuxième étape, place au large, place au golfe.

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