14 Juin 2021
Un air de fête flottera cette année sur les quais et dans le golfe de Saint-Tropez : l’année 2021 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de cet événement hors norme. En 1981 naissait la Club 55 Cup, devenue La Nioulargue, et déjà porteuse de l’ADN des Voiles : un bateau classique et un bateau moderne. Dans le sillage de cet épique challenge, les plus beaux bateaux du monde, ultra modernes ou centenaires, n’ont pas cessé de se retrouver depuis dans les eaux du golfe pour hisser haut les Voiles de Saint-Tropez à la fin de saison tropézienne.
C'est le 29 septembre 1981 que tout a commencé, suite à un pari destiné à défendre un honneur de marin entre Pride, le Swan 44 américain de Dick Jason, et Ikra, le 12M JI skippé par le Français Jean Laurain.
Le défi est on ne peut plus simple : départ au pied de la Tour du Portalet, devant le village de Saint-Tropez, à virer la marque du haut fond de la Nioulargo (soit «nid du large» en provençal) et arrivée à Pampelonne devant le «Club 55», pour un déjeuner à l’ombre des Tamaris chez Patrice de Colmont, qui en est le chef d’orchestre. Si, pour l'anecdote, Ikra l'emporta devant Pride, pour l'histoire, ce défi donna naissance à la «Club 55 Cup». Et de ce duel improbable naît un événement unique, un rassemblement à part qui fait régater depuis 40 ans des bateaux de course de plus petite taille avec de prestigieux Maxi yachts, des prototypes ultra sophistiqués avec des yachts classiques célèbres, renouant, sans l’avoir particulièrement recherché, avec le riche passé maritime tropézien.
L'incomparable et inimitable Nioulargue va ainsi exister pendant quinze années, mélangeant les plus grands marins à des équipages de tout calibre, des champions du monde, des coureurs au large, des médaillés olympiques, des vainqueurs de l’America’s Cup avec des têtes couronnées ou des célébrités venues incognito et en toute simplicité. Les joutes nautiques une fois terminées, la soirée s’éternise en partie de boules, anchoïades et autres festivités parfois spontanément improvisées sur le port, sur la place des Lices ou dans les environs.
Et si l’on retrouve à chaque édition ce même état d'esprit empreint de fair-play et ce bonheur communicatif, chaque année de Nioulargue connaît aussi son coup d'éclat, son miracle ou son apparition, à l’image des Maxi, des Class J, des trois-mâts, des goélettes ou des Cotres Auriques, aux côtés des futuristes Wally.
Après tant d'années de succès et de reconnaissance, la seizième édition est endeuillée à la suite d’une collision entre la goélette Mariette et le 6M JI Taos Brett IV. L’épreuve est mise entre parenthèse jusqu’en 1999, où, sous l’impulsion de la Société Nautique de Saint-Tropez, naissent les Voiles de Saint-Tropez.
Reprenant une maxime chère à la Société Nautique, dont il assure la présidence depuis 2020, Pierre Roinson résume bien l’état d’esprit des Voiles : « Lorsque l’on célèbre un anniversaire, on nous pose souvent la même question : mais qu’y aura-t-il donc de particulier cette année aux Voiles ?
Et bien la réponse est simple : chaque édition des Voiles est exceptionnelle ! ». Un certain nombre de nouveautés vont marquer cette édition, et notamment le nouveau format de l’épreuve sur deux semaines – comme l’an dernier – mais avec l’ensemble de la flotte des voiliers de tradition la première semaine, en même temps que les bateaux modernes jusqu’à 60 pieds (18,28 mètres). La deuxième semaine sera exclusivement réservée aux Maxi Yachts qui régateront du mardi 5 au 9 octobre et bénéficieront d’une journée de régate supplémentaire par rapport à l’an dernier : celle du samedi.
Cette organisation sur deux semaines présente un avantage apprécié des coureurs comme du public : la possibilité de donner tous les départs devant le village de Saint-Tropez. Pour la sécurité de tous sur le plan d’eau, une zone d’exclusion est prévue, et le séquençage des départs conduit le comité de course, placé sous l’autorité du Principal Race Officer, Georges Korhel, à créer un espace « salle d’attente » dans le fond du golfe pour les voiliers de tradition pendant que sont donnés les départs des bateaux modernes.
A terre, même si les certitudes concernant les consignes sanitaires à a fin de l’été sont encore en pointillé, c’est un village plein de vie et de convivialité qui est souhaité par tous, et pour lequel le comité d’organisation ne ménage pas ses efforts « Notre premier engagement, c’est d’assurer la sécurité de tous » précise Sabrina Coccia, en poste à la Direction de la Société Nautique de Saint-Tropez depuis le mois d’avril « Non seulement de nos équipes de permanents, mais aussi de la centaine de bénévoles impliqués dans l’organisation à terre et sur l’eau, de nos partenaires, de nos fournisseurs, et bien entendu, celle des concurrents français et étrangers. Nous souhaitons également montrer l’exemple vis-à-vis du public en mettant en œuvre les consignes gouvernementales et préfectorales. Notre but, c’est de garantir l’excellence, et que chacun de nos partenaires trouve sa place et puisse bénéficier de la visibilité correspondante grâce à l’extraordinaire caisse de résonnance que sont les Voiles de Saint-Tropez, avec sérénité et dans les meilleures conditions possibles. »
Semaine 1 : Les Voiles de Saint-Tropez
Semaine 2 : Les Voiles Maxi Yachts