Nous avons interviewé David Josset, chef de base chez Dream Yacht Charter en Corse.
Comment devient-on chef de base ? A quoi ressemblent ses journées et quelles sont les compétences nécessaires à l’exercice de ce métier ?
 

En quoi consiste le métier de chef de base ?
Le chef de base, c’est un peu le chef d’orchestre de l’équipe de la base, en plus, je m’occupe de deux bases, Propriano et Ajaccio, pour un total de 40 à 50 voiliers.
Je passe d’une problématique à l’autre, toute la journée durant, aussi bien technique, que commerciale ou financière.
C’est très varié et ça demande une résistance au stress, une polyvalence et un self control bien trempé pour faire face à toutes les situations avec le sourire !
Après, j’aime les bateaux, c’est une passion pour moi, ça rend la vie de tous les jours nettement plus agréable quand on aime ce que l’on fait.
Mon job consiste à rendre les clients heureux et à faire en sorte qu'ils reviennent chez nous, le tout en optimisant la disponibilité de la flotte et en collant aux prévisions budgétaires.
 

Comment êtes-vous arrivé à faire ce job ?
Je navigue depuis tout petit en voile légère, puis j’ai effectué un cursus spécialisé avec d’abord un BEP de marin au commerce mais la vie par shifts de 2 mois ne m’a pas convenu.
Puis, j’ai continué avec un Bac Pro maintenance nautique au Lycée d’Etel, un passage à l’INB à Concarneau puis une licence professionnelle de cadre commercial du nautisme à Saint-Nazaire pour la partie gestion.
J’ai travaillé sur des voiliers en Australie, puis en Thaïlande et je suis entré chez Dream Yacht Charters il y a six ans comme technicien à la Trinité.
Je voulais acquérir de la légitimité. Une mission à Saint Martin à refiter de voiliers  finalement détruits par le cyclone Irma...
Puis je suis passé en Martinique, très grosse base, comme Dockmaster (responsable technique d’une base).
Ensuite, un séjour à Grenade et me voici en Corse depuis 18 mois pour vous servir !
 

Vous avez vu du pays !

Oui, c’est un des gros attraits à travailler avec le leader qu’est Dream Yacht Charter, il y a des bases partout, et les opportunités ne manquent pas pour les gens volontaires ayant fait leur preuves sur le terrain.
 

A quoi ressemble une journée type ?
Il n’y a pas de journée type, tant celles consacrées aux départs et arrivées réservent leur lot de surprises et tant les horaires changent en fonction des besoins du fonctionnement de la base. En saison, c’est le feu ! C’est plus calme en hiver lorsque nous hivernons les voiliers. Nous faisons les vidanges, les carénages, les réparations, bref, tout ce qu’il faut pour mettre les bateaux au plus haut niveau de disponibilité opérationnelle et de look général.
 

Quelle est la composition de votre équipe à Ajaccio ?
Nous sommes une quinzaine en comptant les équipes de nettoyage.
Concrètement, nous sommes 5 à avoir des compétences plus ou moins marquées dans la maintenance nautique, nous avons une agent de service client en front office, qui reçoit et traite avec tous les clients, un job difficile qui nécessite des nerfs solides !
Et nous sommes entourés d’un solide réseau de sous-traitants pour les situations spécifiques que nous ne traitons pas en interne.
Nous faisons beaucoup de choses nous mêmes sur le plan technique et disposons d’un atelier bien outillé dans lequel nous effectuons aussi des réparations de pièces ou d’éléments de systèmes. Il ne s’agit pas de changer une pièce au premier problème !
Nous avons aussi deux véhicules pour les déplacements et dépannages qui, même s'ils sont rares, surviennent toujours lorsqu’on les attend le moins !

Intervenez-vous personnellement pour les dépannages ?
Oui, parfois.

Pourriez-vous nous raconter quelques anecdotes à propos de votre job ?
A la Trinité, des locataires sont partis déjeuner, ayant laissé leur bateau au mouillage.
A leur retour, il avait disparu.
Impossible à la gendarmerie maritime de le retrouver.
3 mois plus tard, il a été retrouvé au Portugal, vide, avec toutes leurs affaires à bord, il avait dérapé sur trop peu de chaine !
Ou plus récemment, la première nuit du premier charter post déconfinement, le bateau à fini à la côte, heureusement sablonneuse, de Porto Pollo, par ailleurs un mouillage de rêve !