Quelques jours passés à arpenter toutes les allées du salon du Boot de Düsseldorf m'ont laissé une étrange impression dans la tête, que je voulais partager avec vous.

Sur le Boot Düsseldorf 2024, se côtoyaient les chantiers mastodontes et une multitude de petits chantiers qui construisent des bateaux aux personnalités affirmés et aux finitions souvent exemplaires.

Bien souvent, les petits chantiers en question se démarquent par un niveau de qualité de construction, d'équipement et de finition nettement supérieurs à ceux des grands chantiers. Cette différenciation se paie avec un positionnement prix nettement supérieur. D'autres petits se différencient avec des niveaux de qualité comparables de ceux des grands, mais un prix nettement plus affûté.

Et le paramètre prix, avec les augmentations stratosphériques des tarifs de base observés ces derniers mois, n'a jamais été aussi important !

Au Boot, ce qui m'a frappé, c'est que les tarifs des petits chantiers, qu'ils construisent des bateaux à moteur, dans tous les segments, ou des petits voiliers, ne semble pas avoir subi les mêmes hausses que celles qui ont touché les produits de grands chantiers.

Prenons les day-boats à moteur, comme le norvégien, Carmate, qui propose un très joli T28 Sterndrive, élégant et bien fini, juste au-dessous de 200 K€. C'est beaucoup d'argent 200 K pour un 8.50 mètres, mais c'est quasiment le prix d'un bateau de grande série de taille équivalente, toutes options, et pourtant nettement moins bien fini.

Même constat pour le petit voilier, où les Hongrois de Flaare vendent leur Flaar 24' tout carbone, une fusée qui atteint les 20 nœuds, à quille relevable électrique, 76 K€ quand un équivalent issu d'un grand chantier tout équipé, mais nettement moins affûté, vaut entre 80 et 90  K€... 

Même dans la catégorie supérieure, un adorable Menken Flyer 33, mat carbone, propulsion électrique Oceanvolt et batteries lithium est affiché à 238 K€, design Dykstra compris, contre 290 K€ pour un modèle équivalent de grande série. 

Mais quand même. À augmenter ainsi leurs prix, les chantiers généralistes, après avoir proposé des navires de plus en plus onéreux, aux options fortement génératrices de marge, se sont aventurés sur les plates-bandes de chantiers de petite série dont les finitions et personnalités sont bien plus élaborées.

La disparition de la différence de prix entre des engins aussi différents risque de ne pas se faire au bénéfice des chantiers de grande série....

Cette concurrence nouvelle, fera-t-elle baisser les prix ? Souhaitons-le, il est plus que temps.