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La survie dynamique en mer 1/6 : Les concepts de survie en mer

La survie dynamique en mer 1/6 : Les concepts de survie en mer

=> Dossier complet : "Survie Dynamique en mer"

La curiosité est-elle un vilain défaut ? Je me suis toujours interrogé sur ce que je ferais si j’étais amené à quitter le bord, en famille, lors d’une fortune de mer, au large, dans une zone peu fréquentée. La perspective de sauter dans un BIB avec une balise et, si tout va bien, quelques effets sélectionnés, pour se lancer à la dérive, abandonnant mon sort et celui des miens au hasard ne me convient pas. Quelles sont les alternatives auxquelles se préparer ?

Une survie gonflable inquiétante

Lors du remplacement d’un radeau de survie installé sur l’un des navires d’une flotte de location, je n’ai pas pu résister à l’envie de percuter le modèle installé, jusqu’alors et régulièrement révisé.
Une fois tirée la sangle de déclenchement, le BIB posé au sol, le radeau s’est convenablement gonflé. Revêtu d’un mélange poisseux, à la fois graisseux et puant, il n’avait pas fière allure. Au bout de quatre petites heures, deux boudins s’étaient entièrement dégonflés.
Pas grave, me direz-vous, il reste la pompe manuelle. Hélas, celle fournie dans le kit, d’un modèle souple et ayant vécu écrasée durant une dizaine d’années, fissurée, ne pompait plus rien du tout.
Assez peu fier de l'événement à l'époque, je n’en ai pas conservé d’image.
Toutefois, une brève recherche sur internet m’a fait prendre conscience du caractère courant de ces dysfonctionnements.

Un BIB dégonflé au bout de 24 h

Un BIB dégonflé au bout de 24 h

Les radeaux de survie des navires de plaisance sont conçus selon un concept simple, la survie statique :

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Les naufragés, sanglés dans leurs gilets et portant des vêtements adaptés sont installés dans leur BIB et disposent d’un système de repérage (balise SMDSM 406 MHZ, téléphone) permettant aux secours une intervention rapide qui limite le temps passé dans le radeau.
Les radeaux en question sont conçus pour garder leur position autant que possible afin de faciliter la tâche des secours si les moyens de localisation venaient à dysfonctionner.
Mais que se passe-t-il si le délai d’intervention des secours s’allonge ou si la balise ou le téléphone iridium restent à bord ou ne fonctionnent pas ou plus ? Si on perd ou casse ces précieux dans la panique du moment ? Si leurs batteries sont vides ?
Que se passe-t-il si on ne dispose pas du tout de ces équipements ?

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Lors d’un programme de navigation côtier, en eaux européennes, lors du déclenchement d’une alerte, on peut s’attendre à voir les secours arriver, suivant les pays, en général en moins d’une heure.
Dans d’autres zones du monde, ne figurant pas parmi les zones très isolées, comme le sud de la mer des Caraïbes, côté Venezuela ou vers les îles de la côte mexicaine, la situation sera toute différente.
Enfin, dans les zones isolées, comme le pacifique, il devient illusoire de compter sur des secours aériens ou sur le déroutement d’un navire.

La survie dynamique en mer 1/6 : Les concepts de survie en mer

On laisserait alors son destin entre les mains du seul sort pour dériver, des jours durant, dans la direction d’un navire supposé réaliser une veille permanente efficace ?
Le concept de survie passive semble aussi inadapté à ce type de situations qu’au type de voyage auquel elle se rapporte.
Enfin, les navires à passagers disposent de survies dynamiques, pourquoi diable devrait-on s’en priver en plaisance ?

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N’aurait-on pas alors besoin d’un engin que l’on pourrait diriger vers une terre, capable de naviguer à la voile, et offrant des garanties de robustesse ?
C’est le principe de la survie active ou dynamique, véritable serpent de mer des comptoirs des bars du port…

La survie dynamique

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Qui connaît ou a déjà navigué sur son BIB ? Personne. Pourquoi alors, en cas de détresse au large devrait-on confier nos vies à un engin dont on ne se sert jamais et aussi naviguant qu’une piscine gonflable ?
En revanche, on connaît en général beaucoup mieux son annexe.
Alors, pourquoi ne pas disposer à bord d’une annexe sérieuse, préparée, qui pourrait servir de solution de secours ?
Loin de rejeter la présence indispensable de balises individuelles et collectives de type SARSAT ou de vouloir singer la mouvance survivaliste, il s’agit plutôt d’optimiser ses chances sur une embarcation efficace, au même titre qu’en disposant de balises et de moyens de communications efficaces.

Comme l’a démontré Alain Bombard dans son “Naufragé Volontaire”, le moral joue un rôle fondamental dans les situations de survie. Se préparer à la survie dynamique, c’est se préparer à affronter une situation très difficile. Ce n’est pas la garantie de la surmonter, loin de là, mais la préparation à une situation met en jeu des automatismes qui sont utiles en cas de crise.

C’est le principe d’une embarcation de survie dynamique.

Le concept de survie dynamique, implique de disposer, d’une part, d’une embarcation adaptée, capable de naviguer à la voile, de matériel spécifique conditionné, vérifié et prêt à être embarqué en un instant, et de s’astreindre à une forme d’entraînement permettant de mettre à l’eau l’ensemble, rapidement et efficacement.

A suivre : La survie dynamique : L’annexe de survie dynamique
A suivre : La survie dynamique : Le matériel spécifique
A suivre ; La survie dynamique : L’entraînement
A suivre : La survie dynamique : Histoires vécues

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