20 Février 2021
Connecté au réseau navigable de la Seine par le canal latéral de la Marne, le canal de la Marne au Rhin compte parmi les grands projets d'infrastructure réalisés durant la période de la Restauration de la monarchie. Le creusement, initié en 1838 s’est terminé vingt années plus tard.
A l’extrémité est du plateau lorrain, le canal devait franchir un important dénivelé, 45m, pour entrer dans la plaine d’Alsace à Saverne puis poursuivre son trajet jusqu’à Strasbourg et au Rhin.
Le franchissement de ce dénivelé important s'effectuait, jusqu’à la mise en service du plan incliné d'Arzviller en 1969, en enchaînant les 17 écluses (!) de la bien surnommée “vallée des éclusiers” de Lutzelbourg, certaines à peine éloignées d’une centaine de mètres et autant de manœuvres pour une durée comprise entre une et deux journées.
Cette durée, pour un trajet de 4 km seulement, s’expliquait aussi par la très forte fréquentation du site.
A l’époque de la mise en service, c’est près de 40 % du trafic de marchandises qui empruntait la voie d’eau. Dans les années 1950, ce sont encore 20% des marchandises qui circulaient ici contre seulement 2 à 3 % aujourd’hui.
Le Commissariat du Plan de l’époque inscrit ainsi à l'ordre du jour la construction d’un ouvrage tout à fait exceptionnel destiné à accélérer le franchissement des Vosges et la descente du plateau Lorrain. Ce sera l’ascenseur à bateau d'Artzwiller, mis en service en 1969.
Fonctionnant selon le principe d’Archimède, un bac de 900 tonnes, de 41,50 m sur 5,20 m, contenant pas moins de 730 m² d’eau, est hissé le long d’une rampe bétonnée, le plan incliné à 41% de pente, équipée de rails sur lesquels coulissent deux contrepoids (450 tonnes pièce) contrebalançant la masse du bac.
L’énergie nécessaire au fonctionnement de l’ensemble est assez faible et consiste en deux treuils qui n’ont que l’inertie et le frottement à vaincre. En effet, une fois initiée la descente du bac ou du contrepoids, la gravité fait le reste.
Les Voies Navigables de France gèrent cette installation dont le coût, pour le plaisancier, est inclus dans sa carte de circulation fluviale.
Côté avalant, les bateaux se présentent puis entrent dans le bac, s’y amarrent, puis descendent, équipés sur les ponts en pleine production d'images ou de vidéos, l’impressionnante pente, en quelques minutes seulement.
Une fois en bas, les portes s’ouvrent et les bateaux larguent leurs amarres avant de se remettre en route en direction de l’Alsace !
Le seul bac en fonction suffit aujourd’hui largement à satisfaire les cinq à six cent péniches de Gabarit Freycinet (37m) qui utilisent la voie d’eau annuellement.
Si aujourd’hui le trafic de marchandise par la voie d’eau s’inscrit en forte baisse, il n’en est rien concernant la fréquentation touristique.
L’installation attire des milliers de bateaux de plaisance, plus de 8500 passages en 2015, ce qui en fait le second point fluvial le plus fréquenté de France, juste derrière le Canal du Midi.
Six sociétés de location de bateaux fluviaux (200 bateaux, des “coches nolisés”, louables sans permis fluvial) sont installées dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres du plan incliné et y drainent un importante fréquentation touristique et c’est tout le secteur qui vit de ces retombées.
Le fret est loin mais le tourisme, vert et tranquille, est bien là.
VIDEO - Linssen 35.0 AC, visite privée de 12 minutes !! - ActuNautique.com
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