24 Mars 2022
A la différence des technologies au silicium et CGIS (à la base des panneaux dits souples), la technologie OPV permet de produire des capteurs réellement souples.
En effet, les capteurs OPV (Organic Photo Voltaic, voir notre article sur les différents types de panneaux photovoltaïques) sont imprimés ! Le support peut être varié, et c'est en général un film, très fin.
La couche active, composée de polymères, ne dépasse pas le micron d'épaisseur (1/1000e de millimètre).
L'immense avantage de ce système, c'est sa souplesse, il supporte d'être roulé, à la manière d'un plan d'architecte d'antan.
C'est un avantage important pour l'intégration sur les surfaces souples de voiliers.
Ces dernières ne manquent pas avec des biminis, lazybags, et, évidemment grand voile et voile d'avant.
Translucides, les cellules OPV Heole résolvent, montées sur une voile, un des problèmes majeurs rencontrés alors. En effet, les panneaux souples de type CGIS qui existaient déjà "s'accrochent" éventuellement de part et d'autre de la voile. Pourquoi de part et d'autre ? Car opaques, ils ne captent le soleil que d'un côté, à la différence des OPV qui le capte sous chaque amure.
Ainsi, une voile en membrane pourra comprendre, en son sein, sans surpoids dans les hauts, une composante photovoltaique de plusieurs dizaines de m2, une surface à même d'apporter un surcroît d'autonomie au voilier ou de participer à leur propulsion auxiliaire électrique.
L'équipe a testé sa solution sur l'Imoca Leyton ainsi qu'à bord d'un voilier de croisière, rendu 100 % autonome (hors propulsions) via l'utilisation de ces capteurs.
Au delà de leur souplesse et de leur caractère translucide, les cellules OPV ne comptent pas que des avantages.
Leur rendement pur s'avère nettement inférieur à celui d'une cellule silicium ou CGIS et s'établit à 3,5 %.
De but en blanc, ce chiffre paraît faible en comparaison de celui d'un capteur silicium à 20 %. En réalité, la souplesse des OPV permet d'en déployer des surfaces nettement plus considérables que les autres technologies, tout particulièrement dans les voiles et ainsi, une voile intégrant 100 m2 d'impression polymère OPV est capable de délivrer 3500 Wc, un score à comparer aux 3400 Wc intégrés à la casquette du nouveau Lagoon 51.
Mais les chiffres de rendement n'expliquent pas toutes les performances des OPV. Il se murmure aussi qu'à puissance crète égale (Wc), une capteur OPV génère 3 x plus de courant qu'un capteur silicium. Le calcul de rendement ne rend compte de ce dernier que dans un scénario de test, selon une exposition et une incidence donnée qui ne favorise pas les OPV.
Le rendement de ces cellules est appelé à connaître une augmentation importante, ce qui devrait lui ouvrir largement les portes du nautisme.
Fondée en 2021, Héole développe une technologie de générateurs électriques en tissus et membranes à base de cellules photovoltaïques organiques : les OPV.
Grâce à cette nouvelle technologie, Héole conçoit de véritables voiles et enveloppes solaires pour répondre aux besoins énergétiques des bateaux et des dirigeables.
L'équipe d'Héole (un mélange d'Heol -soleil en breton- et d'Eole, le dieu grec du vent) c'est la rencontre de spécialistes parmi lesquels Guillaume Wantz, un chercheur passionné d’OPV, Marc Guillemot, le skipper loueur, Pierre Chabert, la star des des dirigeables de record, Jean-Marc Kubler, un expert en luminotechnique et Martin Delapalme, auteur d'un tour du monde zéro carbone en 2016.
Héole cherche désormais à réaliser une levée de fonds pour financer des démonstrateurs, des prototypes embarquant sa technologie dans :