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Mouiller dans un trou de souris : porter des amarres à terre

C'est la fin de la journée, une belle journée passée à naviguer auprès des côtes. Le crique convoitée et planifiée comme escale du soir est aussi pleine que le port de Cannes ou celui de La Rochelle pendant un salon, il va falloir changer ses plans.

Et se glisser, au mouillage, dans un trou de souris ! Voici comment porter une amarre à terre en toute sécurité.

Mouiller dans un trou de souris : porter des amarres à terre

Devant cette situation qui peut toujours se produire, il est toujours bon, lors de la phase de préparation de la navigation de la veille de prévoir une seconde option de mouillage. Hélas, quand il n'y a plus de table à carte, il devient difficile d'en emporter, de les utiliser ou les stocker, et ce travail de planification reste beaucoup plus efficace, une carte papier en main. Rien que sur les profondeurs, les cartes électroniques sont parfois nettement moins précises et écartent de certains mouillages des voiliers qui pourraient s'y glisser...

Car ce soir-là, le mouillage de repli est tout aussi blindé. Les tableaux arrière évitent déjà à quelques mètres seulement les uns des autres. Personne n'a plongé sur son ancre, la nuit va être sympathique et douloureuse pour les cautions des locataires de voiliers...

Mais vous avez repéré une petite crique, avec de l'eau, une crique comme la Cala Brigantino sur la côte ouest de l'île de Caprera, dans l'archipel de la Maddalena.

Problème, si le tirant d'eau de votre catamaran ne gène pas (1,5 mètre), ce sont ses 51' (15,50 mètres) qui rentrent, tout juste, dans la Cala qui fait moins de 25 mètres de largeur utile, au-delà, on touche...

 

La météo

Le tout premier point à prendre en considération avant de se lancer dans un mouillage au chausse-pied, c'est la météo. Dans un tel mouillage, on va devoir immobiliser le bateau, pour supprimer l'évitage, sans qu'il ne soit forcément face au vent.

L'évitage, c'est la rotation du bateau qui se met face au vent autour du point fixe constitué par son ancre au fond.

Si le vent se lève, le fardage d'un bateau mouillé laissé sans possibilité d'évitage va faire immanquablement déraper son ancre et le mettre dans une situation périlleuse. Les mouillages sans possibilité d'évitage sont des mouillages de beau temps.

 

Le principe

Dans cette étroite mais déserte Cala Brigantino, on va entrer en arrière, mouiller l'ancre dans l'axe de la Cala, reculer, maintenir cette position, et lâcher un équipier à la mer avec une amarrer à frapper d'un côté de la Cala.

Mouiller dans un trou de souris : porter des amarres à terre

La préparation

Avant la phase de mouillage, on a besoin de préparer son amarre longue, ou ses amarres, en partant du principe qu'on imagine toujours que le rocher ou la frapper parait plus près qu'il ne l'est. Pour éviter les surprises désagréables, on peut abouter les amarres deux à deux avec des nœuds de chaise puis fixer une extrémité à un taquet arrière.

On prépare aussi le plongeur, certains amarrent avec une annexe, mais les cailloux sont accores et c'est une manière de faire que je ne pratique pas. Je préfère me mettre à l'eau avec des bottillons de plongée, un masque et un tuba et l'amarre passée en large boucle autour du corps.

La manœuvre

La manœuvre demande de la synchronisation en ce sens que le plongeur va se mettre à l'eau dès que la phase de mouillage proprement dite sera finie.

Pour la manœuvre proprement dit, on va entrer en arrière et mouiller comme face au vent. On va mouiller court, 3 fois la hauteur d'eau au maximum. Une marche arrière pour s'assurer du crochage de l'ancre.

Le comble du luxe serait alors de mettre à l'eau deux plongeurs, l'un charge de contrôler visuellement la bonne prise de l'ancre sur un fond de sable ou de vase et le second, chargé de l'amarre.

Le skipper prend garde aux obstacles et maintien au moteur, le bateau dans l'axe. 

Les choses doivent alors aller vitre, un plongeur à l'eau, une Cala étroite, un long bout entre deux eaux il y a tout ce qu'il fait pour se créer des embêtements si la coordination n'est pas idéale. 

Le plongeur fonce droit vers le rocher préalablement repéré avec le skipper, et l'entoure en deux larges boucles avec celle, finie par un nœud de chaise, qui lui a servi à tracter l'amarre en nageant. Cette façon de faire permet de s'assurer de la qualité du nœud à terre !

Une fois frappée sur son solide rocher, le plongeur revient à bord.

Le skipper ajuste alors la position du bateau par rapport à l'ancre en réglant les longueurs de l'amarre et celle de la chaîne d'ancre.

 

L'observation

Avant de se lancer dans des activités d'exploration et de quitter le navire, il est toujours bon d'observer une bonne demi-heure, le comportement du bateau ainsi mouillé. Cette demi-heure et le contrôle de la tenue de l'ancre sont les garantes d'un sommeil réparateur !

 

A noter

Certains jugent bon de porter deux amarres à terre, une depuis chaque bord. C'est très sécurisant mais nous ne recommandons cette manœuvre que dans les trous à cyclone des îles antillaises.

Par beau temps, cela complique la manœuvre tout en fermant la crique aux autres petites embarcations, d'une manière peu plaisante et non-conforme à l'étiquette du mouillage !

Mouiller dans un trou de souris : porter des amarres à terre
Mouiller dans un trou de souris : porter des amarres à terre

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