12 Avril 2021
© Jean-Baptiste d'Enquin / Alexis Courcoux
Si la plus grande partie de la flotte a choisi, juste après le départ, dimanche, de la Saint Hilaire – Sardinha Cup, d’aller au large pour contourner par l’ouest un anticyclone attendu ce lundi sur la pointe de la Bretagne, ils sont quatre tandems à avoir choisi l’option nord, plus près de la côte, leur donnant l’avantage :
Tanguy Le Turquais et Corentin Douguet sont en tête au moment de parer la cardinale Ouest-Occidentale de Sein, suivis à un mille par le duo Pep Costa/Will Harris. Entre ces deux duos et les dix-sept autres partis dans l’ouest, David Paul, associé à Damien Clarec sur G-Alok, et les jeunes du Team Vendée Formation, Charlotte Yven et Pierre Daniellot, ont misé sur un placement intermédiaire.
Qui aura choisi la meilleure option au passage des Scilly, mardi après-midi ? « On approche du verdict », répond le directeur de course Guillaume Rottée. « On pensait que le groupe du nord allait être plus ralenti cet après-midi, visiblement, ça avance encore bien, tandis que l’écart en latéral avec le gros de la flotte s’est resserré, puisque ceux de l’ouest recollent peu à peu vers la route directe. Le positionnement de Team Vendée Formation est intéressant, sur les routages cet après-midi, ce sont eux qui s’en sortent le mieux, mais c’est vraiment à prendre avec des pincettes, le résultat des courses sera pour demain matin. Et a priori, ils se tiendront tous en une heure/une heure et demie au passage des Scilly, donc rien ne sera joué. »
Au taquet entre les deux étapes sur le ponton de Port la Vie, où étaient amarrés les 21 Figaro Bénéteau 3 inscrits sur cette édition 2021 de la Sardinha Cup, les préparateurs font depuis des années partie du paysage de la course au large.
Leur rôle ? « Entre deux étapes, on va d’abord réceptionner le bateau, le ranger et le nettoyer, ce qui permet de le contrôler aussi, on entame ensuite la discussion avec les skippers pour savoir ce qu’ils ont trouvé comme défauts ou usures, on établit une job-list et on y remédie », explique l’un des plus expérimentés à ce poste, Goulven Le Clech, qui officie depuis dix ans pour le Team Bretagne CMB.
Quelques Figaro Beneteau 3 plus loin, Alexandre Nicodème, en pleine discussion avec ses confrères, manie l’humour – « On essaie de faire croire aux skippers qu’on est important, on bouge les bouts, on revisse des vis et ensuite, on envoie la facture ! » -, avant de retrouver son sérieux pour expliquer en quoi a consisté son occupation principale entre vendredi et dimanche sur Devenir, le bateau de Violette Dorange : « On avait des petits soucis d’usure des bouts, donc je les ai changés, ce qui nécessite, ensuite, de refaire toutes les marques des skippers dessus, parce qu’ils ont leur petites habitudes de réglages. »
Le dimanche 11 avril, jour du départ, tous étaient de corvée plongée, avec en moyenne une demi-heure par bateau dans les eaux de Port la Vie pour caréner : « Le carénage, c’est l’étape un peu obligatoire, pendant laquelle on vient checker une dernière fois l’intégrité de la coque, mais aussi de la quille, des safrans et des foils, on vient aussi nettoyer le surplus de graisse », détaille Loïc Bailleux, préparateur de Primeo Energie-Amarris (Achille Nebout/Ambrogio Beccaria).
Pas l’exercice favori des préparateurs, qui préfèrent nettement quand, une fois les 21 Figaro Beneteau 3 partis en mer, ils se retrouvent pour se détendre autour d’un verre.
Et que font-ils jusqu’à vendredi, arrivée prévue de cette longue étape de 775 milles ? « On suit bien sûr les bateaux sur la carto’. On en profite aussi pour s’occuper de la logistique de la suite de la saison, commander des pièces auprès des fournisseurs », répond Julien Hereu, préparateur pour l’équipe Macif, et resté en Vendée, d’autant qu’il a de la famille pas loin.
Axel Levesque, qui officie depuis trois ans auprès de Xavier Macaire, est quant à lui rentré chez lui, aux Sables d’Olonne, en espérant que ce dernier, associé à Morgan Lagravière sur Team SNEF, revienne en fin de semaine avec un nouveau succès d’étape à la clé. « Quand son skipper gagne, on se dit qu’on a un peu participé à la victoire, ça fait toujours plaisir », explique celui qui confie : « Un jour, j’espère que je pourrai aussi naviguer en course, car le plus frustrant dans ce métier, c’est de larguer les amarres et de rester sur le ponton, mais pour l’instant, mon objectif est avant tout que Xavier fasse une bonne saison. »