Un navire de la Marine nationale a, pour la première fois, traversé sans brise-glace l’Océan Arctique d’ouest en est via le passage du Nord-Est, qui longe les côtes sibériennes. Un porte-conteneurs de la compagnie de transport maritime Maersk avait accompli une traversée similaire en septembre, mais d’est en ouest. 

Avec le réchauffement climatique, de plus en plus de navires de commerce traversent l’Océan Arctique chaque année ; ils sont généralement accompagnés de navires brise-glaces russes qui les guide et leur ouvrent le passage.

Le Rhône, un bâtiment de soutien et d’assistance hauturier (BSAH) basé à Brest, a réalisé en 17 jours sa première traversée de l’Océan Arctique d’Ouest en Est et sans l’aide d’un brise-glace. 

Avec 37 membres d’équipage, il est parti le 1er septembre du port norvégien de Tromsø, a traversé les différentes mers de l’Arctique russe (Barents, Kara, Laptev, Sibérie orientale, Tchouktches…), franchi le détroit de Béring, entre la Russie et l’Alaska, pour finalement arriver le 17 septembre au port de Dutch Harbor, dans les îles Aléoutiennes (mer de Béring), au large de l’Alaska. 

Le Rhône a croisé de nombreux icebergs et growlers, des petits blocs de glace flottant en surface et a dû slalomer entre les plaques de glace jusqu’à retrouver une eau entièrement libre, avant de poursuivre un tour du monde qui le ramènera à Brest, en novembre. 

« Cette traversée avait pour objectif de développer notre connaissance de cette zone dont l'intérêt stratégique est en constante augmentation », explique le commandant du Rhône. « Détectant les premières glaces au radar, nous avons réduit fortement notre vitesse pour nous tenir à l'écart de la banquise ».

Le navire de la Marine nationale a croisé au cours de sa traversée le cargo danois Venta Maersk, un porte-conteneurs qui effectuait d’est en ouest la traversée de l’Océan Arctique sans brise-glace.