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Nicolas Chiloff, pourquoi avoir repris le chantier Guymarine White-Shark (17) ?

Industriel, Nicolas Chiloff est président de la CCI de la Région Centre. Il y a 6 mois, son offre de reprise du chantier Guymarine White Shark, alors en redressement judiciaire, a été préférée à celle du chantier rochelais Dufour Yachts.

Nicolas Chiloff, pourquoi avoir repris le chantier Guymarine White-Shark (17) ?

Il y a 6 mois déjà que Nicolas Chiloff est à la tête du chantier oléronais Guymarine White Shark, et ActuNautique a souhaité dresser un premier bilan d'étape avec lui, à l'issue du Grand Pavois de La Rochelle.

Nicolas Chiloff, le chantier Guymarine White-Shark était présent au Grand Pavois cette année, non pas à flot, mais à terre. Peut-on dire que vous signez par cette présence forte, le redémarrage de la société ?

Nicolas Chiloff - Pour nous, le Grand Pavois est une étape très importante, qui représente notre première sortie officielle depuis le mois de mars et la reprise du chantier. Cette présence est importante pour la société, puisqu'elle marque l'aboutissement d'un processus de reprise en main de l'outil industriel, avec une équipe de production qui n'a quasiment pas changé, et qui est détentrice d'un vrai savoir-faire. Depuis mars, nous avons produit des bateaux, nous avons aussi su respecter nos délais de livraison et notre standard de qualité, et tout cela n'aurait pas été possible sans l'équipe du chantier que je tiens à féliciter.

Nicolas Chiloff, vous êtes un industriel, président de la CCI de la Région Centre. Pour paraphraser les Fourberies de Scapin, mais que venez vous faire dans cette galère, en reprenant un chantier naval qui a fait 2 fois faillite en 4 ans ?

Nicolas Chiloff - Ce n'est pas une galère, c'est un vrai plaisir au contraire ! Nous sommes actifs dans la mécanique industrielle, et nous cherchions depuis un petit moment à nous diversifier, avec une entreprise ayant des produits propres. Le monde du nautisme nous intéressait à ce point de vue. C'est un monde qui a un peu souffert depuis 2008, qui va rebondir, et ce potentiel de rebond nous interessait. Nous ne cherchions pas forcément une entreprise en difficulté. Quand nous avons été contactés pour ce chantier, nous avons immédiatement été séduits par ses 2 marques, Guymarine et White Shark, marques qui sont mythiques. La reprise a été rendue un peu compliquée, puisque la marque White Shark n'appartenait pas au chantier, ce qui  nous a conduit à négocier avec 2 personnes différentes, mais chacun y a mis du sien, avec une vraie volonté d'avancer, ce qui nous a permis d'élaborer une offre qui tombait sous le sens, et qui a été acceptée, face à des candidats importants.

Comment avez vous bâti votre projet industriel ?

Nicolas Chiloff - Nous avons bâti notre projet industriel autour des marques Guymarine et White Shark, qui sont des marques à fort potentiel de rebond, et qui se caractérisent par un processus de production à la demande. 

Qu'entendez-vous par rebond ?

Nicolas Chiloff - Par rebond, j'entends une capacité de développement forte. Je la situe à 2 niveaux. Tout d'abord au niveau du secteur du nautisme. Il a beaucoup souffert depuis la crise de 2008, et il recèle en soi, un fort potentiel de redémarrage, même si rien ne dit qu'il reviendra à ses niveaux historiques. Les marques Guymarine et White Shark ensuite. Ce sont des marques réputées pour leur qualité, mais peu présentes à l'export. Dans ce sens, elles récèlent également un véritable potentiel de croissance, en dehors de nos frontières. 

Sur les 6 premiers mois de reprise du chantier, sur quel aspect vous êtes vous principalement concentré ?

Nicolas Chiloff - Nous nous sommes principalement focalisés sur la production. Il a fallu remettre l'outil de production en ordre de marche, qui avait vraiment été malmené du fait des difficultés de l'entreprise. Nous avons recruté un nouveau directeur de production venant d'un très grand chantier, riche de son expérience, de ses méthodes et process. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur la connaissance et la maîtrise des coûts, notions peu maîtrisées jusqu'alors, et qui sont en partie à l'origine des difficultés rencontrées par la société. In fine, cette réorganisation nous a permis de prendre des commandes et de les produire, en assurant le niveau de qualité requis. 

Quel est votre objectif sur l'année ?

Nicolas Chiloff - C'est un objectif modeste, à savoir maintenir la production que nous avons aujourd'hui, de 2 à 3 bateaux par mois, sachant que les salons d'automne nous donneront la tendance, notamment par rapport à nos distributeurs. En parallèle, notre action consiste à redévelopper notre réseau de distribution, qui a souffert et qui a vu avec beaucoup de satisfaction,  l'arrivée d'un investisseur industriel de long terme au capital de Guymarine White Shark.

Nicolas Chiloff, pourquoi avoir repris le chantier Guymarine White-Shark (17) ?
Nicolas Chiloff, pourquoi avoir repris le chantier Guymarine White-Shark (17) ?

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